Phillip Noyce qui avait jusque là une filmographie destinée clairement aux adultes, se lance dans la science-fiction pour adolescent, prenant le train en marche d'un genre qui fonctionne.


On pourrait parler de dystopie pour décrire l'univers du film mais préférant garder ce terme pour le post-apocalyptique et le cyberpunk où il me semble plus adéquat, les termes de contre-utopie ou d'anti-utopie paraissent plus appropriés pour définir ce genre de fascisme futuriste.


Les deux gros points forts du film sont d'abord son casting prestigieux, Meryl Streep et Jeff Bridges, légendes s'il en est du septième art, incarnant respectivement l'ordre intransigeant et l'artiste débonnaire, qui s'affrontent tels des Dieux par l'entremise de pauvres mortels. Et puis la réalisation de Noyce, impeccable et parfois virtuose, qui prouve qu'il n'est pas un manchot dans le métier.


Il est dommage que le tout soit terni par un scénario poussif, réduit à son strict minimum, reposant sur un monde mal défini et assez incohérent. Pourquoi prendre le risque de conserver ce passeur de mémoire qui a la possibilité de tout foutre par terre dans ce que l'on veut être un totalitarisme parfait ? Sans cela il n'y aurait pas de film me direz-vous !


Le passage du noir et blanc à la couleur est un procédé connu mais intéressant dans le cas présent. La couleur revient avec les émotions retrouvées, là où auparavant tout était terne, gris, sans intérêt.


Pour conclure, un cinéaste expérimenté qui a de la bouteille, met son talent au service des ados et le mélange prend bien, ce n'est ni honteux, ni catastrophique, et même plutôt plaisant.


En découvrant la sublime bibliothèque du personnage de Jeff Bridges, je m'attendais à un éloge du livre, que Jonas ouvrirait les yeux en s'en farcissant une bonne partie. Eh bien non, les livres sont juste là pour le décor, toute la connaissance passe par un toucher télépathique des plus paranormaux. Le livre est là pour faire beau mais ne sert à rien.


                        Samuel d'Halescourt

Créée

le 3 mars 2018

Critique lue 961 fois

Critique lue 961 fois

D'autres avis sur The Giver - Le Passeur

The Giver - Le Passeur
Melly
4

Société du consensus mou

Cette critique pourrait s’appliquer à tellement de films que je ne sais même pas si ça vaut la peine de les écrire encore et encore, en vain. Tout d’abord, ce film est le pur produit de la machine à...

le 2 nov. 2014

20 j'aime

14

The Giver - Le Passeur
blig
2

Élargissement rectal

« Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas. » - C'est qui Jaunasse? « Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas Jonas... » - C'est qui Jaunasse? - C'est,...

Par

le 28 oct. 2014

16 j'aime

11

The Giver - Le Passeur
MasterFox
6

Oh bah ça alors ! Encore une société dystopique avec des ados !

Bah ouais, quand on a trouvé le bon filon c'est con de creuser à côté hein, les sociétés dystopiques c'est tellement la mode en ce moment, dans un sens, pourquoi se priver... Le problème pour les...

le 28 oct. 2014

16 j'aime

8

Du même critique

La Seule Exactitude
Samueld_Halescourt
8

Un flingue avec un nœud papillon

Autant annoncer la couleur, ce livre m’a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l’actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin...

le 10 nov. 2015

11 j'aime

1

Interventions 2020
Samueld_Halescourt
8

Compilation pour l'histoire

Outre l'arnaque d'avoir reversé dans ce volume une grande partie des précédentes interventions, on prend plaisir a redécouvrir la plupart des textes qu'on avait passablement oubliée dans l'intervalle...

le 3 mars 2021

5 j'aime

Les Portes de la perception
Samueld_Halescourt
8

L’ignoble festif a remplacé l’expérimentation scientifico-chamanique

D’abord déçu de constater que « Les portes de la perception » à proprement parler n’était en fait qu’un court texte dans un recueil qui en compte beaucoup d’autres et sur lesquels nous...

le 26 sept. 2017

5 j'aime

2