Mise à part d'excellents films comme le sulfureux Sliver et le perturbant Bone Collector, la filmographie de Phillip Noyce est assez moyenne. Il est à craindre que ce Giver ne viendra pas élever son niveau. En choisissant de porter à l'écran l'histoire de Loïs Lowry, Phillip Noyce a l'audace de créer un énième teen-movie dystopique. Après Hunger Games, Divergente ou le récent Labyrinthe, voici le nouveau film de science-fiction pour ados.
Il faut admettre que l'introduction et la phase de présentation de l'univers faussement utopique sont plutôt réussies, notamment grâce à ce parti pris de l'image en noir et blanc pour bien montrer le côté aseptisé de ce monde où les souvenirs et les émotions sont bannis. Il est vrai que certains choix esthétiques, au niveau des couleurs et des tons sépias, sont particulièrement louables. Il y a de la recherche et de bonnes idées.
Malheureusement ça se gâte rapidement. Avec un scénario horriblement manichéen et une gestion de l'univers un peu trop superficielle dans la suite de l'histoire, le film perd tout son cachet. Bavard, il repose sur des dialogues très inégaux, parfois presque honteux comme lors du dernier échange entre Meryl Streep et Jeff Bridges. Force est de constater que le film manque également de dynamisme, et lorsque Jonas se décide enfin à passer à l'action, il le fait en marchant. Il y a fort à parier que même les ados s'ennuieront. Les acteurs ne font pas beaucoup plus d'efforts et même si l'on sent que Jeff Bridges, qui tente de faire adapter cette histoire depuis près de 20 ans, donne le meilleur de lui-même, ça ne suffit pas.
Comme pour signer son échec, le film se termine avec une résolution simpliste au possible, qui semble avoir pour seule vertu d'empêcher la réalisation d'une suite. Restent à saluer certains choix esthétiques de Noyce, la sincérité de Jeff Bridges et la charmante musique de Marco Beltrami. Trop gentil, trop simple et trop formaté pour convaincre, The Giver est plus que décevant.
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