Il y a quelques mois, je vous narrais tout le plaisir que j'avais eu à lire l'ami allemand de Joseph Kanon.


Et bien je viens de regarder son adaptation cinématographique avec Georges Clooney, Cate Blanchett et Tobey Maguire. Mes impressions sont hélas plus que négatives. Il s'agit toujours d'un correspondant de guerre qui retourne à Berlin en 1945 pour couvrir la conférence de Potsdam et qui croise le chemin d'une ancienne maîtresse sur fond de meurtre et de machination.

Sur le fond d'abord.
Cette histoire est extrêmement riche, le roman regorge de personnages différents, d'intrigues qui se croisent et s'emmêlent. C'est un roman complexe et je crois que le roman est la seule forme d'expression à même de rendre compte de la complexité d'une histoire sans avoir à faire des raccourcis fâcheux qui laisseraient sur le carreau un public pourtant alerte.



Soderbergh, pour essayer de faire tenir cette histoire en 1heure et 48 minutes a donc pris le parti de modifier l'histoire. Les personnages, bien que portant les mêmes noms n'ont plus grand chose à voir avec ceux du roman. Il a fusionné deux personnages féminins, changer les personnalités de certains, fait se rencontrer des personnages qui étaient censés être décédés au moment de leur rencontre. Bref, c'est presque une histoire différente qu'il nous livre. Mais du coup, aussi résumée, l'intrigue perds toute sa cohérence. Sans avoir lu le livre au préalable, on n'a du mal à trouver du sens dans cet imbroglio sur pellicule. De plus, les personnages, de par le caractère condensé du support cinématographiques sont réduits pour la plupart à la caricature.




Le film n'échappe pas non plus à un certain bon sentimentalisme et un manque de subtilité dont le cinéma américain contemporain a parfois du mal à se dépêtrer. La fin, rappelant vaguement celle de Casablanca tombe un peu à plat tellement ce film ne peut soutenir la comparaison avec son illustre prédécesseur.



Sur le plan de la forme.
De ce côté là, on ne peut que féliciter Soderbergh qui a su se montrer plus qu'audacieux, réalisant ce film exactement à la manière de l'époque, dans un format de l'époque et avec du matériel d'époque. Mis à part la critique formulée à l'encontre de la fin du film, on ne peut rien reprocher à Soderbergh sur le plan formel, il manie parfaitement la technique du noir et blanc et les subtilités qu'elle offre.
MisterPH
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le 14 sept. 2012

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