J'ai beau détester les films de superhéros, ce frelon vert m'a bien fait marrer. Depuis Superbad, à chaque fois que je regarde un film avec Seth Rogen, je rentre dans la salle enthousiaste et ressors déçu. Là, c'est un peu le contraire qui s'est passé : je m'attendais à ce qu'il soit plus formaté/lisse/hollywoodien dans cette superproduction, et j'ai retrouvé le Rogen délirant qui m'avait tant fait rire il y a quelques années.
Les vannes pleuvent pendant les 2 premiers tiers du film, et quand un héros masqué parle de "pistolet à prouts", vous savez que vous n'êtes pas dans un énième film de superhéros ultra-sérieux. Seth Rogen campe parfaitement ce rôle d'abruti pété de thunes qui veut jouer aux superhéros, et son duo ambigu avec Jay Chou est irrésistible. A ce propos, la VF mérite le détour : l'accent asiatique de Kato est ultra-caricatural, et le doubleur qui incarne Seth Rogen réussit plutôt bien à reproduire toute la nonchalance et le sarcasme de cet acteur à la voix particulière. Bref, tout ça pour dire que dès que Seth Rogen est à l'écran avec son comparse dans des scènes de la vie de tous les jours, c'est drôle et on en redemande.
Malheureusement, tout n'est pas parfait dans ce Green Hornet. Déjà, le titre : mais pourquoi ne l'ont-ils pas traduit en français ? Le "Frelon vert", ça claque, non ? Autre souci : le méchant manque cruellement de charisme et ne fait pas peur avec son flingue à deux coups. L'intrigue est d'une platitude extrême et se déroule mollement sans qu'on y accorde le moindre intérêt. Le film s'essouffle terriblement dans sa dernière demi-heure, en enchaînant les inévitables phases d'action et de course-poursuite, et à ce propos, on aurait pu se passer des ralentis absurdes à la Matrix. Enfin, Cameron Diaz ne sert à rien : plus potiche que bombasse, elle ne fait plus rêver personne mais continue à faire de l'œil à la caméra comme si elle avait le même physique qu'en 1994... Risible.
Bref, malgré son scénario en carton et une fin de film plan-plan, "The Green Hornet" mérite le coup d'œil. Seth Rogen est à l'opposé du cliché de superhéros moderne, et en écrivant le scénario avec Evan Goldberg, il a eu l'intelligence de ne pas se doter de superpouvoirs et de laisser les scènes d'action à Bruce Lee Junior. On retrouve donc le gros patapouf de Superbad en un peu moins gros, mais son humour n'a lui certainement pas rétréci au lavage.