Plutôt à chier

Pas expert en nanars gores même si je n'ai pas de problème avec le genre, j'ai trouvé l'installation de The Green Inferno bien poussive et mollassonne.
L'image trop proprette et le casting lisse et téléphoné ne permettent pas de s'immerger dans l’ignominie du propos. Quelques séquences gores, entre film d'horreur qui peine à assumer ses plans séquences avec un montage timide et docu ethnologique sur le bien-manger amazonien, et on se retrouve avec un truc assez chiant, parfois risible et rapidement distancié du fait de ses acteurs parfois aux fraises. La scène de la chiasse se pose là, le méchant cynique est inutile... On est loin du malaise d'un Human centipede.
Alors, évidemment, je suis passé un moment à côté de l'hommage forcé aux productions mythiques type Cannibal Holocaust, à leur caractère outrancier et les performances d'acteur surréalistes mais ça n'a pas vraiment rattrapé la sauce.
Un dernier truc, mais je dois être trop vieux : je me demande comment les mecs du cru sont castés pour faire les cannibales. Oui, au fond, ils défoncent ceux qu'ils pensent être les oppresseurs et ont finalement un rôle de méchants anthropophages de pulp à la Conan, mais qui sont-ils ? Ça me laisse un étrange goût de crypto-racisme par abus de second degré avec des figurants pas au courant de tout. Ou alors, je suis hyper condescendant et aussi nœud que les insupportables cibles bien pensantes du film et je mérite de me faire manger les yeux.
Cela dit, ce dernier point est une vraie question, seul vestige de ce visionnage bien lourdingue.