The Green Inferno par Pascoul Relléguic

Le film se traine une réputation peu flatteuse qui se confirme en partie au visionnage. Si la première partie tient la route, avec la constitution de ce groupe d'activistes étudiants dont on attend qu'il se crache sur l'horreur du réel cannibale, la survenue des indigènes ouvre le bal à un vautrage sans trop d'effort dans la complaisance du ciné d'exploitation qui confond scénario et effets gores.

En effet, une fois nos écolos captifs, il n'y a plus grand enjeu si ce n'est découvrir la prochaine facétie sanguinolente que nous réservent les gens du cru. Là-dessus, reconnaissons au film de ne pas se montrer trop avare, avec des effets spéciaux bien fichus et une production visuelle qui donne belle allure aux looks des fameux cannibales. Mais loin de faire flipper, la surenchère donne par moment un côté slapstick marrant (les fléchettes au curare qui surgissent hors champs), voire franchement débiles (le mec qui se branle en cage ! La nana fourrée à la beuh pour intoxiquer les indigènes quand ils vont la cuire, une pure idée de rôlistes en fin de course !!), quand ce n'est pas carrément incohérents avec le reste (le mec dévoré vivant, scène "d'hommage" parmi tant d'autres).

En bon rejeton trop assumé du ciné bis, le film ne raconte rien. Les indigènes sont de purs sauvages qui incarnent tous les fantasmes des occidentaux (de bons artisans cela dit), le méchant est méchaaaaant, et la conclusion est pour ma part incompréhensible (et je passe sur le cauchemar et le post-générique qui virent au Z). Notons aussi la nullité de la musique, souvent à côté de la plaque.

Bilan peu reluisant donc, dommage que le film se satisfasse d'être aussi con. Mais les amateurs de gore et les soirées potes/pizza en quête de rigolade y trouveront néanmoins leur compte.