Les film de cannibales n'ont pas le vent en poupe et ce ne sont pas les problèmes de distribution rencontrés par The Green Inferno (deux ans pour sortir) qui vont arranger ça.


Pourtant, il y a une volonté sincère et honnête de la part d'Eli Roth de rendre hommage aux films d'horreur italiens des années 80 et au décrié Cannibal Holocaust. Mais il faut croire que la grande violence de The Green Inferno a effrayé tous les décideurs alors qu'il n'a jamais été aussi facile de trouver des images gores depuis la démocratisation d'Internet.


D'Internet, il en sera beaucoup question à propos de ces activistes écolos souhaitant dénoncer la déforestation en Amazonie, la condition des femmes en Afrique et plein d'autres sujets. En fait, ces gens prompts à s'indigner n'ont l'air d'avoir qu'une vision parcellaire du sujet. Une fois sur le terrain, c'est cette méconnaissance qui éclate au grand jour et qui les perdra. D'ailleurs, ce qui compte pour eux est moins d'alerter l'opinion publique que de filmer, se faire remarquer, d'attirer des followers sur Twitter. En gros, un bon coup de pub. Ironiquement, dans le générique de fin, il y a le nom des comptes Twitter des acteurs principaux qui apparaît...


Celui qui tient plus du gourou que d'un militant emmène donc ses ouailles en pleine jungle et, une fois capturés par les autochtones, je me suis dit : "d'accord, ça fait penser à un album de Tintin, le crash et tout, ça va être comme dans Apocalypto". Non. Eli Roth va encore plus loin que Mel Gibson dans la sauvagerie à travers plusieurs scènes-chocs. L'arrivée des captifs dans le village crée un premier malaise. La première exécution permet de vérifier si le cœur est bien accroché. J'ai eu du mal à ne pas détourner la tête. Là encore, c'est une critique à peine voilée à l'encontre de ces jeunes pris au piège. Comme si, dans leur esprit, la tribu était forcément accueillante et amicale, opprimée et menacée de disparition. Roth va se faire un malin plaisir de les mettre dans des états de stress extrêmes (à leur place, je n'en mènerai pas large non plus) en multipliant les tortures, les situations humiliantes, les moqueries.


Le second degré n'est jamais bien loin non plus. Comme si leur calvaire le faisait quelque part bien ricaner. Dire que sa femme de l'époque est l'actrice principale...Mieux vaut donc se contenter de faire signer des pétitions dans la rue. A part le risque de se faire envoyer sur les roses, c'est bien moins dangereux.

Incertitudes
8
Écrit par

Créée

le 22 janv. 2019

Critique lue 148 fois

Incertitudes

Écrit par

Critique lue 148 fois

D'autres avis sur The Green Inferno

The Green Inferno
JimBo_Lebowski
5

Hell's Kitchen

Franchement je dois bien avouer que je m’attendais à pire, à bien pire, je n’aime pas et je n’ai jamais aimé Eli Roth, je trouve son cinéma vulgaire et facile, ce projet Green Inferno qui trainait...

le 17 oct. 2015

31 j'aime

2

The Green Inferno
HenriQuatre
3

Les écologistes pètent aussi ! Mais oui !

Eli Roth est un mec sympa. Sympa mais sournois. C'est le genre de type qui vous met en confiance, vous installe dans une agréable sensation de confort, vous propose une petit verre de vin, vous sert...

le 16 nov. 2015

24 j'aime

3

The Green Inferno
Shauni_Tarantino
8

Lorenza Jones et la civilisation perdue .

Il en aura fallu du temps pour voir apparaitre Green Inferno sur nos écrans. 2 ans après la fin de son tournage, le film sort enfin dans le monde entier. Cependant alors que la plupart des pays...

le 16 oct. 2015

20 j'aime

Du même critique

Marche à l'ombre
Incertitudes
10

"J'ai été attaqué par des renards tout à l'heure"

Marche à l'ombre est assez proche de Viens chez moi, j'habite chez une copine. La présence de Michel Blanc bien sûr. Mais les thématiques sont similaires. Chômage, précarité, crise du logement,...

le 8 nov. 2015

13 j'aime

1

Heureux qui comme Ulysse...
Incertitudes
8

Critique de Heureux qui comme Ulysse... par Incertitudes

Lorsque Fernandel tourne ce film, il n'a plus tourné depuis deux ans. Il se dit marqué par le décès de son copain Bourvil. Vous l'avez deviné, on n'est pas ici dans la grosse comédie. Le comique...

le 11 janv. 2015

10 j'aime

3

Les Tontons flingueurs
Incertitudes
10

Critique de Les Tontons flingueurs par Incertitudes

Les Tontons flingueurs marquent la première collaboration entre Lautner et le dialoguiste Michel Audiard et le début d'une trilogie qui s'est poursuivie avec Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas. Il...

le 23 nov. 2013

10 j'aime

4