Faut-il avoir peur de The Green Inferno d’Eli Roth ?

Avec The Green Inferno je me voyais déjà devant le nouveau Cannibal Holocaust. Impossible pour moi de ne pas penser au film de Deodato qui m’avait légèrement traumatisé.


Et bien je me suis trompée sur toute la ligne ! Je pense avoir passé 80 % du film à me marrer. Alors attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. The Green Inferno est bel et bien un film gore. Vous l’aurez compris en regardant la bande-annonce, la « tribu particulièrement hostile » est cannibale et elle a les crocs. Autant dire que ce groupe d’écolo-bobo est un miracle bien gouteux tombé du ciel. Ils vont donc, un par un, passer à la casserole. Vous serez servis niveau gros plans sur les corps arrachés et dévorés ainsi que sur les litres de sang et autres tortures physiques. Mais en y rajoutant de l’humour et des situations complètement absurdes, Eli Roth impose sa patte (intentionné ou pas, je dois avouer que j’ai toujours un doute) et fait passer la pilule des supplices avec beaucoup plus de facilité.


Bon, après, il ne va pas falloir chercher beaucoup plus que du fun.


J’adore Eli Roth. Je trouve qu’en à peine 5 films, il a su s’imposer et apporter un renouveau dans le cinéma d’horreur. Mais avec The Green Inferno, il ne s’est pas trop foulé niveau scénario. Cela se voit avec un synopsis qui tient sur 2 lignes. Le scénario est sans intérêt et extrêmement grossier. Je ne parle même pas du rebondissement final qui est le comble de l’inutilité. Tout le brief d’introduction au massacre n’est clairement qu’une excuse à Eli Roth qui veut juste s’amuser derrière sa caméra. Mais je lui pardonne volontiers cet affront car je prends autant de plaisir derrière mon écran.


Il y a bien un semblant de parti pris. Comme dans Cannibal Holocaust, nous retrouvons une critique de notre mode de vie et de notre rejet de la différence (ici la tribu amazonienne). De nos jours, nous ne nous engageons plus pour défendre une cause mais juste pour se rassurer et se faire briller aux yeux des autres. Tout ça, ce n’est que du spectacle. Dans Green Inferno, nos bobo activistes 2.0 sont accros à leurs téléphones portables et ils les utilisent comme des armes. Ils iront jusqu’à faire des selfies en pleine cambrousse (d’ailleurs, en y rajoutant les comptes Twitter de tous les acteurs principaux, le générique de fin en est un joli clin d’œil). Pour appuyer son propos, Eli Roth nous dépeint une galerie de personnages tout aussi clichés et cons les uns que les autres. Ça n’empêche que les acteurs s’en tirent très bien. Nous retrouvons d’ailleurs au casting Lorenzo Izzo, déjà croisée dans Knock Knock (et pour la minute people, c’est accessoirement aussi la femme d’Eli Roth).


Finalement, j’ai trouvé The Green Inferno jouissif. Eli Roth a voulu traiter son propos avec beaucoup de sarcasme. C’est donc un film à prendre au second degré. Ce n’est qu’une fois ce passeport en poche que vous serez prêt à faire une petite virée dans l’enfer vert d’Eli Roth.


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Celine_Online
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le 16 févr. 2016

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