Une photo superbe, une mise en scène sobre et charmante, de très bons acteurs dans un ouest cruel et réaliste.
Mais toute œuvre est politique n'est-ce pas?
Et même si The homesman se veut humaniste, certaines choses me dérangent vraiment dans ce film.
La femme forte et indépendante l'est trop pour pouvoir trouver un mari, ce qui, après tout, est le but de la vie de toute femme. N'y parvenant pas, sa vie fini par ne plus avoir lieu d'être...
La vision de la folie est elle aussi caricaturale, ces trois femmes sont à peine des personnages, plutôt une cargaison, un enjeux du récit. En dehors de quelques scènes touchantes, mais souvent vite expédiées, on pourrait les remplacer par la nitroglycérine du Salaire de la peur sans que le récit n'en soit profondément impacté.
La dernière partie du film me pose beaucoup moins de problèmes, et m'a même plutôt surpris en comparaison du reste. Le plan le plus iconique du film est vraiment fort, car sa mise en place prend son temps pour lui donner une vraie puissance, et encore une fois la photo fait mouche !
La dernière scène me paraît porter un sens très pessimiste, appuyant le mythe de l'homme de l'ouest d'une manière aussi fataliste qu'assez bizarrement bienveillante.
Au final le film se laisse plutôt bien regarder, mais laisse tout de même un arrière goût de rétrograde qui se veut progressiste, ou de progressiste attaché à des valeurs rétrogrades, au choix.