Sentiment assez partagé pour ce nouveau western. La direction prise, encore une Amérique profonde déglinguée, trouve sa petite originalité dans cette toile de fond qu’est l’Ouest avant la guerre de Sécession (chose que le film ne précise pas, ce qui me paraît pourtant essentiel). Comme souvent avec ce genre (Amérique profonde) de plus en plus présent, le film est lent, prend son temps pour installer un univers cohérent et contemplatif et laisse ses personnages s’exprimer.
Mais voilà, ces lenteurs ne servent pas toujours le propos. On s’écarte souvent de la piste pour y revenir en oubliant ce qui s’est passé. Ce cheminement vaut surtout pour le début du voyage des deux principaux personnages. Ces deux héros ne se valent pas, leur dualité est très mal exploitée, elle est bancale. Mais surtout, le personnage joué par Hilary Swank gâche celui incarné par Tommy Lee Jones. C’est quand le film laisse ce personnage masculin un peu barjo et lunaire que The homesman trouve ses meilleures idées.
Pourtant son ambition était ailleurs, celle de montrer les femmes au cœur d’une nature sauvage et machiste. Cet hommage aux femmes de l’ouest me semble alors bien trop survolé. C’est dommage car le cast est excellent, les femmes folles qui ne s’expriment presque jamais sont effrayante de justesse et Hilary Swank retrouve enfin un rôle, pas toujours bien écrit, à la hauteur de son talent.
Tommy Lee Jones est l’attraction principale de ce road movie très particulier. Le personnage est joliment écrit et l’acteur est tout simplement incroyable. Il nuance souvent son jeu pour passer du cowboy charismatique au déglingo qui n’est pas sans rappeler Ed Harris dans Shérif Jackson.
Tommy Lee Jones oublie cependant de faire des étendues sauvages de l’Ouest un personnage à part entière, il oublie également de rendre son thème principal prédominant. Il accorde une trop grande importance à cette femme dépressive qui tourne vite en rond. Tous ces défauts gâchent momentanément le visionnage, mais ses qualités en font un film, au mieux, à découvrir.