La dernière fois que j'ai aperçu Matt Dillon dans un film qui a retenu mon attention, c'était en 1998, dans Mary à tout prix. Ma surprise a donc été de taille quand j'ai cru reconnaître ce même acteur dans un registre à des années lumières de la comédie américaine. Certes à l'époque il incarnait déjà un personnage un peu fêlé du bocal mais j'étais tout de même loin d'imaginer que vingt ans plus tard, on le retrouverait dans la peau d'un tueur en série sombre et sordide.

The House That Jack Built est le petit dernier de Lars Von Trier, un thriller tragi-comique glaçant durant lequel on suit Jack, serial killer en devenir, au travers de cinq épisodes marquant de sa vie (cinq incidents). Pour ma part, j'avais le sentiment depuis quelques temps que le serial killer était cuisiné à toutes les sauces, entre les films (Split ou The Voices), les séries (Dexter ou Mindhunters) ou encore les documentaires (Inside the mind of a serial Killer) je me demandais quel goût aurait Matt Dillon une fois assaisonné à la Von Trier (et comment Jack allait-il lui-même consommer ses victimes).

Et pourtant, à mes yeux, The House That Jack Built fait indiscutablement la différence, entre autre grâce à l'une des forces de ce film dont seul Lars Von Trier a le secret: l'intellectualisation et la métaphore qui nous permettent de pénétrer petit à petit dans l'esprit malade de Jack, et, mettons-nous d'accord, pouvoir prétendre amener un semblant de logique quand à ce qui se joue dans la tête d'un sérial Killer n'est pas donné au premier venu.

Certes le film n'est pas parfait, et je pourrais moi aussi m'attarder sur certains éléments qui ont dérangé le grand public tel que les idées sur le nazisme véhiculées insidieusement par le réalisateur ou encore le narcissisme très prononcé de ce dernier (entre autre lorsqu'il s'auto-cite). Mais à mes yeux, ce film est une réussite colossale et suffisante pour me faire oublier (ou presque) les petits écarts de conduites de ce bon vieux Lars.

Chapeau bas, one more time.

Mlleteisseire
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le 14 nov. 2018

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