Très difficile à noter et même véritable cas de conscience pour moi.
LVT ne fait pas de mauvais films, et la plupart d'entre eux sont des événements cinématographiques, mais cette histoire de serial killer est au delà de l'épouvantable, même si le réalisateur l'expédie en enfer (auquel il ne croit sûrement pas) dès le début du film, nous le révélant expressément lors des dix dernières minutes... qu'on croirait empruntées à Ingmar Bergman.
Les cinq incidents qui charpentent les 2 heures 35 du métrage sont terribles, effrayants, remarquablement imaginés et mis en scène et... d'une horreur grandissante.
Bien sûr, le film est à prendre avec humour, mais cet humour noir, qu'on ressent et admet relativement facilement lors du premier incident, voire dans le deuxième, tombe ensuite dans d'insupportables excès macabres, tandis que Jack construit impitoyablement sa maison de l'horreur.
LVT a dit avoir voulu choquer pour dénoncer. Dénoncer la violence, le sexisme, le racisme sous toutes ses formes. Choqué, oui, je l'ai été par ses images d'une violence, d'un cynisme, d'un sadisme dignes des pires films d'horreur. The House That Jack Built suscite toutes sortes d'émotions : la sidération, le rire nerveux, le dégoût, la révolte... mais on ne s'ennuie jamais. On suit, fascinés, ce que nous raconte LVT jusqu'aux dernières images et on se ressaisit avec la chanson du générique final.
Si le film n'avait pas été présenté hors compétition à Cannes cette année, il aurait probablement remporté la Palme d'or et ça aurait été, je pense, une Palme d'or justement attribuée mais, en même temps, la plus scandaleuse (et mémorable ?) jamais décernée.
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