Adapté du jeu vidéo éponyme, le film House of the Dead traîne une réputation telle qu’une critique de plus perdrait ses mots et ses idées dans les flots de haine très justement déversés à son égard. Retenons simplement – et ce serait là un point positif – un certain sens du n’importe quoi donnant lieu, derrière la médiocrité de l’ensemble, à quelques îlots de folie tant graphiques que sonores : le fameux grand combat médian, s’il assomme par sa longueur et l’extrême indigence de sa construction, de ses acteurs et de ses effets, confère au film un mystère, reflet dégénéré d’un sublime en creux. Uwe Boll ne dirige rien ; pourtant, sa nullité congénitale accouche de temps à autre d’une impression de cauchemar inhumain, d’une rythmique qui serait celle non de la vie mais de la mort, d’un au-delà du contrôle artistique. Cela reviendrait à dire que House of the Dead s’avère tellement mauvais qu’éclosent çà et là des fragments d’étrangeté aussi inquiétants qu’insondables, seule réelle valeur d’un produit immonde.