Déjà, je dois dire que le concept "des zicos cuistots dans un HP s'amusent pendant une panne de courant générale" me plaisait bien au départ, j'y allais donc avec l'idée que dans tous les cas, la marrade ne serait pas loin.

/// SPOILER INSIDE ///
Le film commence bien "kikoo", des couleurs claires, ambiance complètement orienté teenage (le boulot cantoche, le groupe de rock, la meuf à qui tu refuses de baiser un ptit coup pour aller bosser, merde gary s'est pas pointé aux repetitions quon a du mal à payer...). Mais au moins on se tape pas de scène de sesque -16 à deux balles, ni de concert simulé, et pour ça je remerciais déjà le scénariste / réalisateur.

Ce départ en légèreté en fait un piège idéal pour des âmes sensibles, pensant se taper un bon petit film aux plans vraiment pas dégueux au premier abord, c'est pro, les acteurs aux cheveux longs et gras sont plutôt convaincants, je n'ai pas eu cette sale impression d'être sur un tournage que l'on a parfois :)

Puis c'est l'entrée des "timbrés". Il y a dans ce film un parti pris énorme sur le fait que les HP sont peuplés de tueurs sanguinaires, qui attendent le moindre faux pas pour coller une beigne au voisin, hurler, ou pleurer si ils cassent leur fourchette en plastique. Pas de grand psychopathe à la hannibal ou sozze en présence, dommage. On salue tout de même l'unique apparition d'un fou qui passe sa vie dans les coupons de réduction :)

Puis ça part en cahuète. Au début, une legère coupure au doigt montrait déjà de quoi la team FX était capable, en accord avec le son et le plan qui va bien. Et elle n'allait pas s’arrêter là.

Le côté cru de la violence de ce film fait penser aux snuffs, tant l'inspiration venant de cette réalité par procuration est grande. Quand Ricky crève, c'est là que le film prend un tournant qu'il ne quittera plus. La simplicité de l'aluminium sur la gueule ...
La dureté, et le taff remarquable des FX et des acteurs met mal à l'aise le spectateur commun, et surprend l'habitué au gore gratos.

Gratos, d'ailleurs parlons en. Le coup de téléphone à la meuf avec le petit piano : gratos et incohérent. Le soupcon sur Harry Green histoire de mettre une trame viteuf. Gratos. La décapitation du gars de la sécurité... et j'en passe. Mais cela n'entache pas le petit lien qui se tisse peu à peu avec les personnages. Le découpage invite à l'empathie, et franchement, très bon choix de corde sensible.

Meilleur moment du film pour moi : La pluie de 7h du mat. Le surround prenait tout son sens pendant cette scène.

Par la suite les sons arrière sont des sales sons de cris etouffés et mal mixés qui accentuent les effets du pétard, en mal. Un peu plus de taff sur l'ambient n'aurait pas été de refus à certains moment.

Bémol sur la fin du film. Et le plan noir et rouge final, you're doint it wrong.

J'en ressors avec une belle impression, les sensations au rendez vous, et une team qui a fait un boulot pro et propre, accessible, et loin du ridicule qu'on peut présager sur ce genre de sujets. Les ambiances très suspense et zomzomb étaient plus qu'agréables, parce que bien ficelées, tant que les dialogues restent succints. "Un bruit, qu'est ce que c'est? brrr!" vaut bien mieux qu'une saloperie de son ajouté pour te faire sauter au plafond. Quelques manquements à la cohérence globale parfois, mais c'est mon côté maniaque qui parle :)

Je précise qu'au fil du film, on arrive à saturation de la violence, même en étant un gros sadique. Certaines situations malaises sont peut être de trop, ou bien trop longues. Pourtant j'aime bien les bon vieux trucs dégueux, mais j'ai senti chez les compères autour de moi une sorte de ras le bol dans la fin du 2eme tiers. Mais ça, c'est parce que nous sommes de grands amateurs de cinéma degueux n'est ce pas? Et que nous aimons les membres coupés certes, mais pour de bonnes raisons :)

Certains diront, pari réussi puisque c'est fait pour être dégueux.
Mais j'y sentais plus de l'ennui "à force" que de l'excitation...
EYR
6
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le 9 août 2012

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EYR

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