La Dernière Valse des Mafieux

Attention étant donné que The Irishman est assez testamentaire d'une époque du cinéma, je vous conseille d'avoir vu la trilogie du Parrain, Il était une Fois en Amérique et ce film avant de me lire afin de ne pas vous faire spoiler ses films ^^

La Présentation

The Irishman est un film de Martin Scorsese adapté du livre I Heard You Paint Houses de Charles Brandt avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci dans les rôles principaux.

Le film revient sur la vie de Frank Sheeran, surnommé The Irishman du fait de ses origines. Frank est un Vétéran de la seconde guerre mondiale que nous suivrons de l'âge adulte dans les années 50 à la vieillesse de nos jours.

À la recherche du temps perdu

Avec son casting 5 étoiles ayant fait la renommée du Nouvel Hollywood qui nous a donné moult classiques du cinéma, avant même de voir ce film nous pensons directement par la présence de Robert De Niro, Joe Pesci, Al Pacino et Harvey Keitel, à Mean Streets, Casino, Les Affranchis, la trilogie du Parrain, Il était une Fois en Amérique et plein d'autres ...

On y retrouve d'ailleurs des allusions à ces fameux grands films mafieux, notamment le Parrain 2 avec la scène où Al Pacino est au bord de la mer, comme lors de la scène où Michael Corleone est sur le point de faire exécuter son frère, et la scène finale du film qui rappelle la scène de fin du Parrain 3 !

Et vu que l'on est sur la scène finale, j'ai l'impression de par le fait que Frank Sheeran n'a jamais rien dit à personne concernant ses activités au sein de la mafia, cumulé avec ce travelling circulaire dans la maison de retraite au début du film, qui est également présent avant la mort de Jimmy Hoffa et répondant au plan de fin où Frank demande au prêtre de laisser la porte ouverte, qu'au final, Frank Sheeran fait sa confession à la mort qui vient ensuite le chercher à la fin du film !

The Irishman est sans conteste une réflexion sur le temps qui passe, en effet, la nature crépusculaire du film le bascule vite en temps que chant du cygne du cinéma de gangster de Scorsese et même possiblement comme le chant du cygne du genre !

En effet, à l'instar d'Impitoyable de Clint Eastwood, qui se place comme le chant du cygne de tout un genre opérant une démystification des figures de l'époque notamment via des grands acteurs du genre, un regard froid, mais empathique sur ses hommes avec leurs forces et faiblesses, galérant à savoir comment vivre, comment être sûr de laisser quelque chose derrière eux et même dans leur manière de gérer la fin de vie faisant resurgir des peurs bien humaines comme la peur de la mort pour ne citer que la plus forte lors de la dernière partie, leur donnant un aspect plus enfantin avec notamment le fait de laisser la porte ouverte, etc.

The Irishman aborde également l'amitié maudite à l'instar d'Il était une Fois en Amérique avec la relation entre Frank Sheeran et Jimmy Hoffa, qui finira mal pour Jimmy tué par une des seules personnes auxquelles il faisait confiance … (qui détruira encore plus la relation père / fille de Frank et Peggy …) après il n'y a pas que du drame dans le film, notamment via la relation entre Frank Sheeran et Russell Bufalino.

Les Acteurs

Malgré les performances de Robert De Niro et Al Pacino qui reviennent quasiment au sommet de leur art, celui qui tire son épingle du jeu est selon moi, Joe Pesci qui après n'avoir quasiment rien tourné pendant 20 ans, m'a impressionné avec notamment la dernière scène où on voit son personnage partir pour la mort de manière tout à fait innocente, qui ne peut laisser de marbre ...

Sinon, il va falloir parler du rajeunissement numérique, ça marche du tonnerre sur Joe Pesci, c'est fonctionnel sur Al Pacino, mais avec Robert De Niro, c'est plus problématique ... autant on peut vite passer au dessus du fait qu'il n'a pas du tout avec le rajeunissement numérique la tête de sa jeunesse (après il joue un rôle, et il a l'habitude de prendre du poids ou maigrir en fonction de ses rôles), par contre ses yeux ne vont pas du tout, et on sent lors de certaines séquences qu'il a 70 ans par sa démarche, l'équipe aurait peut-être dû faire comme le dernier Terminator lors de l'intro, où on prend des jeunes acteurs qui ressemblent vite fait aux acteurs jeunes, puis on colle le visage numériquement de l'acteur de référence pour les scènes avec des plans larges (il n'y en a que deux où on le voit, mais c'est flagrant).

La Musique

La B.O est composée par Seann Sara Sella avec des morceaux comme In The Still of the Night de The Five Satins, The Fat Man de Fats Domino ainsi que d'autres morceaux cultes des années 50, 60.

Les musiques y sont particulièrement discrètes par rapport aux autres films de Scorsese qui a l'habitude en particulier dans ses films de mafieux, de placer une grande importance dans la manière dont l'image communique avec ces musiques.

La Conclusion

The Irishman en plus de nous proposer la première et peut-être dernière réunion de telles figures du cinéma, nous offre ce qui risque d'être le dernier grand film de mafieux !