Le rêve américain est mort

Je crois bien que de Judd Apatow, je n'avais vu que Quarante ans toujours puceau, que j'avais trouvé sympathique même si ce n'est évidemment pas un chef-d’œuvre.

Le stye a beaucoup évolué à ce que je vois. The King of Staten Island oscille entre le drame et la comédie, mais n'est bon ni dans l'un ni dans l'autre car il est bien trop long. C'est un film auquel on n'a pas enlevé une couche de gras superflue, ça parle tout le temps, ça s'agite sous nos yeux, mais ça ne provoque que de l'indifférence.

C'est dommage parce que cette histoire de jeune blaireau paumé depuis la mort de son père dans son enfance, j'aurais pu y adhérer. Mais le truc, c'est que le personnage de Pete Davidson est trop abruti en permanence pour qu'on s'y attache un peu. Qu'il soit paumé ou rebelle dans l'âme, je veux bien, mais qu'il joue au con sans cesse, au bout d'un moment c'est lourd. Et je dois avouer quand même que l'acteur s'y prend bien pour jouer ce rôle-là, il est bien dirigé, mais je ne vois pas pourquoi j'aurais envie d'avoir de la compassion pour lui. Il y a quelques moments touchants dans ce film, des répliques qui fonctionnent, peu, mais il y en a.

Alors pourquoi toutes ces scènes superflues qui ne mènent à rien autour ? On ne peut même pas dire que c'est pour apporter un goût de quotidien au film, le côté beauf de la bande de potes n'est en rien ragoûtant et lorsqu'on a des scènes qui concernent la mère de Scott par exemple c'est pour développer l'intrigue, parler de son père mort, de sa nouvelle relation avec un homme, mais développer quelque chose, ça n'a rien de gratuit. Mais jamais ça ne parvient à m'intéresser plus que ça et c'est le gros problème que j'ai avec le film, son rythme est un faux rythme. Les personnages correspondent beaucoup trop à des archétypes pour être pris au sérieux en tant que personnages et c'est vite lassant. Ça dure 2h20 mais on a l'impression que ça dure 6 mois, je suis presque convaincu qu'avec un montage d'une heure et quart il y avait moyen de faire mieux...

Bref, on voit depuis quelques années que les blockbusters américains s'appauvrissent, mais hélas leurs quelques films "indépendants" (parce que bon il y a Universal derrière quand même) ne sont pas forcément mieux.