Personne jusqu'à présent n'a retenu le nom de Colm McCarthy, et pourtant il a participé à nombre de séries britanniques phares de ce siècle. Doctor Who, Sherlock, Peaky Blinders et plus récemment Black Mirror... En 2016 l'occasion lui est donnée de sortir du petit écran pour aller tater du grand. The Girl with all the Gifts démarre sous de bons auspices.
Une situation originale pour un film-à-zombies : dans un sinistre bunker, une équipe de scientifiques entourés de militaires conduisent des tests cliniques sur de jeunes infectés qui mystérieusement ont jugulé l'infection pour devenir mi-humain mi-zombie. Là, Glenn Close décide qu'il faut ouvrir une fille, Mélanie, pour fabriquer un vaccin anti-pathogène. Or Mélanie est la plus intelligente et la plus sympathique du groupe d'enfants et du coup aucun scénariste au monde ne laissera un scientifique faire son boulot.
Et donc après ces vingt minutes prometteuses, le film se transforme instantanément en un gros tas de merde comme on en a vu des centaines, de 28 Days Later à Monsters, où les héros se mettent systématiquement en danger pour le bien du suspense, où un militaire oublie comme par hasard de mettre un silencieux à son arme pour faire avancer l'intrigue, où l'acte 2 s'étire en cultivant des anecdotes répétitives comme des champignons...
De longs soupirs se font entendre, des roulements des yeux par dizaines, mais au bout d'une bonne heure de cette torture affligeante, The Girl with all the Gifts récompense le spectateur et finit même par être assez comique.
En effet certains passages flirtent sans ménagement avec le ridicule, comme le militaire qui menace des enfants avec une grenade offensive alors qu'ils n'en ont jamais vu, ou ce segment WTF où Mélanie défie un petit chef de clan, as du maquillage, dans un concours de cris gutturaux. On croirait voir du théâtre contemporain, tel que parodié dans Astérix et le Chaudron.
Bref, Glenn Close meurt comme la dernière des connes, et le film redevient mortellement sérieux, avec un dénouement qui se veut original et plein de sagesse, mais c'est juste un pompage en règle de I am Legend de Richard Matheson. Quel dommage. Toutes les adaptations sur grand écran ont bafoué sa fin, il a fallu attendre un film de merde pour qu'elle soit respectée...