♫ ...Fait naufrager les papillons de ma jeunesse. ♫

La décennie se termine et une nouvelle vague de cinéma de genre a lentement fait son apparition. Avec des auteurs tels que Jennifer Kent, Ari Aster, Jordan Peele ou encore – et c'est celui qui nous intéresse aujourd'hui – Robert Eggers, l'horreur au cinéma a quelque peu changé de figure, proposant autre chose que des remakes, reboots ou suites fatigantes. Un cinéma vulgairement appelé "d'auteur", plus centré sur le psychologique, le cérébral, l'ambiance, pour frissonner allégrement tout en jouissant d'une mise en scène soignée qui ne passe pas inaperçue. Après l'intrigant The Witch, Eggers revient donc pour un nouvel essai, une fois encore réussi, une fois encore déstabilisant...


Comprendre toute l'étendue de l'intrigue de The Lighthouse au premier abord serait mentir, au même titre que ses nombreuses symboliques divines, ses fines réflexions humaines et ses dialogues souvent lourds de sens mais habilement dissimulés. Scénario contenant avec évidence plusieurs niveaux de lecture, cette histoire de deux gardiens de phare vivant des semaines éprouvantes éloignés de tout et commençant à s'entredéchirer étant d'une horreur viscérale et psychologique hors normes. La discorde est présente dès le premier jour tandis que la tension monte progressivement, présentée à l'écran avec un savoir-faire académique.


Filmé avec soin dans un noir et blanc éclatant et dans un ratio 1.19:1 original et inattendu, le long-métrage s'avère prenant, pesant, étouffant, enchaînant les séquences avec lenteur et sûreté, le montage étant d'une brillante maîtrise. L'interprétation des deux acteurs principaux que sont Willem Dafoe et Robert Pattinson, tout deux impressionnants (les logorrhées interminables et poignantes de Dafoe méritent amplement le détour), reste d'une justesse sans pareille, sublimée par la mise en scène hypnotisante d'Eggers, soucieux du moindre détail. Déroutant au possible, frustrant même par son surplus de symbolisme aux questionnements multiples, The Lighthouse n'en demeure pas moins une œuvre fascinante qui revigore incontestablement le genre entre un spin-off de Conjuring et un remake féministe.

MalevolentReviews
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2019

Créée

le 27 déc. 2019

Critique lue 153 fois

1 j'aime

Critique lue 153 fois

1

D'autres avis sur The Lighthouse

The Lighthouse
Sergent_Pepper
5

(ultra) Light my fire

Il se passe clairement quelque chose dans le cinéma de genre américain, et après une série de réussites réjouissantes (It Follows, Hérédité, The Witch), on est nombreux à attendre de voir se...

le 18 déc. 2019

136 j'aime

19

The Lighthouse
Grimault_
7

Sans soleil

L’affluence extraordinaire laissait déjà entendre à quel point The Lighthouse était attendu lors de ce Festival de Cannes. Sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs, le film de Robert Eggers...

le 20 mai 2019

82 j'aime

10

The Lighthouse
JKDZ29
8

Plein phare

Dès l’annonce de sa présence à la Quinzaine des Réalisateurs cette année, The Lighthouse a figuré parmi mes immanquables de ce Festival. Certes, je n’avais pas vu The Witch, mais le simple énoncé de...

le 20 mai 2019

77 j'aime

10

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10