Apprenant que les chevaux de la mine voisine vont être menés à l’abattoir, trois jeunes enfants (Andrew Harrison, Chloe Franks, Benjie Bolgar) décident de tout mettre en œuvre pour sauver ces animaux de la mort…


Les années 1970-1980 marquent un tournant important dans les productions Disney, tant celles-ci se détournent fréquemment de la comédie pour adopter un ton résolument plus mature, voire parfois assez sombre pour le jeune public auquel les studios s’adressent toujours.
Ainsi, c’est ce qui garantit au film de Charles Jarrott des personnages écrits très intelligemment, tout manichéisme étant (presque) banni du récit. Dès lors, on peut s’y attacher d’autant plus facilement lorsqu’on découvre quel drame personnel a forgé la vie de chacun, et ainsi quel obstacle chacun devra dépasser au cours du film.
L’environnement lui-même est d’ailleurs assez atypique des productions Disney habituelles, et pourtant, fonctionne à merveille : jamais le monde de la mine n’est aseptisé pour les besoins du film. Au contraire, le récit nous montre avec réalisme la dureté des conditions de vie de ces mineurs et leur étonnante proximité à la mort, ce qui n’exclut pas une vie de famille à l’extérieur. En outre, la vision des mineurs et de leurs relations avec leur patron est bien traitée, chacun étant montré comme quelqu'un qui veut faire de son mieux mais qui peine à dominer une barrière sociale qu'en réalité, personne n'a voulu.


Du côté de la narration, l’intrigue est parfaitement racontée, la tension dramatique progressant jusqu’à un final riche en émotions, qui n’est pas sans rappeler d’autres productions Disney telles que Fidèle vagabond, témoin de cette époque où les studios aux grandes oreilles s’y entendaient le mieux pour nous tirer sans efforts une petite larme à l’œil à la fin de leurs films.
Pour autant, rien sur la forme n’est négligé : si la musique de fanfare légère de Ron Goodwin paraît de prime abord assez déconcertante, elle cadre finalement très bien à l’atmosphère du film, à la fois dure et enfantine, et accompagne à merveille les magnifiques paysages (naturels) du Yorkshire, bien mis en valeur par la photographie du fidèle Paul Beeson, et les décors qui donnent au récit toute l'ampleur dont on aurait pu craindre qu'il manque.
Captivant sur la forme et intelligent sur le fond, The Littlest Horse Thieves fait donc partie de ces productions Disney moins mineures qu’elles ne pourraient y paraître, offrant de belles leçons de vie à un jeune public qu’alors, on ne prenait pas encore pour un ramassis d’idiots.

Tonto
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le 26 avr. 2019

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