Comparer l'oeuvre originale avec son adaptation point par point est habituellement une erreur à éviter, c'est une pratique de fanboy intégriste qui ne rend pas honneur au travail pour transformer cette matière première.


Mais, dans le cas de The Losers, c'est plus que nécessaire, pour comprendre ce que vaut le film.


Le mérite du film est de commencer par le début, c'est à dire la couille qu'ont subi l'équipe lors d'une opération militaire. On comprend mieux pourquoi ils en veulent au mystérieux Max, qui a tenté de les éliminer. Mais le film transforme cette équipe en grands humanistes, avec des paillettes dans les yeux quand ils sauvent des petits nenfants. Ce ne sont pas des enfants de coeur, mais ils sont plus humanisés, ils veulent retrouver leurs vies d'avant et pleurnichent souvent dessus. Alors que dans la BD, ils sont animés principalement par une envie de vengeance avec un peu de cupidité.


D'autant plus que l'ennemi dans la BD est la CIA, avec l'énigmatique Max quelque part. Trop subversif visiblement pour le public cinéphile, on dédouane la CIA pour se concentrer sur Max, qui perd très vite son aura de mystère. Il est méchant, il est cupide, et c'est comme ça. Même s'il reste un personnage intéressant, on a du mal à frissonner devant lui.


C'est donc tout un coup de rabot qui est passé sur l'ambiance du titre, pour le rendre plus consensuel et surtout plus fade. Le trait sombre et torturé de Jock laisse place à une mise en scène sans saveur. La violence de la BD est bien loin, remplacée par des scènes d'action aseptisées ou bien too much pour faire un peu réagir le public.


Si on ajoute à cela une petite romance, avec quelques scènes un peu sexuelles, ou bien que le traître [spoil!] ait changé de couleur de peau pour devenir black et d'autres détails, il faut bien se rendre à l'évidence...


La BD était un bon titre entre le thriller et l'action, le film, lui, est digne d'un téléfilm. Pas mauvais mais sans originalité, sans saveur, qu'on regarde d'un oeil distrait en faisant du tricot ou en jouant aux cartes.

SimplySmackkk
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le 5 janv. 2011

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