Mais qui est le monstre ?
C'est sans trop de conviction et cherchant à regarder un énième nanard de pseudo horreur que je me suis penché sur ce film de Frank Darabont.
Quelle ne fut pas ma surprise !
Dès le début, Darabont pose une ambiance tendue et pensante. Le brouillard arrive, tout le monde se retrouve coincé dans un supermarché, et hop le film peut enfin débuter !
Darabont signe un film assez ambiguë et difficilement classable. Certes il y a une part d'horreur, mais le film se veut bien plus profond que cela. C'est une vive critique de la société américaine que nous confère le réalisateur des Evadés et de La Ligne Verte. Une critique du puritanisme, de conservatisme, et surtout de l'individualisme qui peuplent nos sociétés modernes. Au delà de l'aspect horrifique de certaines scènes rondement menées, c'est une critique approfondie de l'homme à laquelle se livre le cinéaste. Tout y est alors bien pensé, les aspects les plus sombres de l'être humain sont ainsi dessinés. Epaulé par un casting d'acteurs peu connus mais très bons à la tête duquel la superbe Marcia Gay Harden est complètement habitée.
Côté, horreur, le film tire aussi largement son épingle. Bien aidé par un son et un soundtrack du tonnerre, cette tension omniprésente est palpable, elle grandit au fur et à mesure pour trouver un peu avant la fin son paroxysme. La folie s'empare de ce supermarché. Folie, que l'on aime dédaigner, lovés dans nos canapés ou lits.
La fin, repositionne le film dans le genre dramatique. Darabont, n'aura rien épargné à ses personnages, rendant le dernier quart d'heure sombrement cruel, nous laissant dans nos questionnements affaissés.
The Mist est un film qui prend, qui retourne et qui choque. Rares sont les films d'horreur à nous animer de la sorte, de nos jours, dans l'horizon cinématographique. Chapeau bas donc !
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