Il y a des jours comme ça, où ce sont mes pulsions qui gèrent mes choix cinématographiques. Souvent en fait. Cela n'est généralement pas gênant, sauf lorsqu'il s'agit des films d'horreur. Car systématiquement ou presque, ces envies de frissons débarquent à la nuit tombée, lorsque je suis seule et qu'il fait froid. De mémoire, il ne m'ait jamais arrivé d'être prise d'un besoin irrépressible de me mettre le trouillomètre à zéro par une belle après midi d'été en famille ou avec les amis.
Alors voilà, hier soir, badaboum, je me suis vue contrainte de me poser devant The Mist.
Une adaptation de Stephen King, ca peut être bien, mais ça peut être naze ! Peut être que tu rigoleras devant tant de kitsh et de débilité ! Peut être que tu couperas le film avant la fin et qu'au final, tu regarderas une comédie !
C'est que quand je veux, je peux me convaincre de plein de trucs !

Car de fait, THE MIST n'est pas un film kitsch et débile. Il fait même son petit effet.
Car l'intérêt du film est de montrer que face à un danger immense et terrifiant à l'extérieur, le pire est parfois à l'intérieur. Là où on ne l'attend pas. Là où on se sent en sécurité.

Et quoi de plus sécurisant qu'un magasin avec du monde quand l'Enfer s'abat sur le monde ? Bon, bien entendu, vous me direz qu'un bunker serait plus sympas qu'un bâtiments aux façades vitrées. Mais ne pas être seul face au danger, et dans un lieu où se trouvent soutien, vivres et armes potentielles, c'est déjà pas mal !

Mais on nous l'annonce dès le départ, il n'y a pas plus con qu'un humain. Dès lors que ses repères s'écroulent, il redevient un(e) bête.
Étape numéro une : faire comme si de rien n'était et se concentrer sur des conneries.
Étapes numéro deux : face à l'inéluctable, chercher les raisons du problèmes. Et si elles sont absurdes et totalement irrationnelles, ce n'est pas grave du moment que quelqu'un les donne avec aplomb. Attention, loin de moi l'idée de critiquer ici les religions de ce monde. Elles sont un réconfort et un soutien pour beaucoup. Mais les délires psychotico-religieux, spécialement s'ils sont écouté par des gens démunis, ont déjà prouvé leurs effets négatifs dans le passé.
Étape numéro trois : une fois que l'on est persuadé de notre bon droit, éliminer tout ce qui vous dérange. Et oui, l'homme est un loup pour l'homme.

Alors que de l'on y voit pas à deux mètres et que des grosses bêbêtes carnivores rôdent partout, le plus grand danger se trouve dans l'esprit des uns et des autres, quelles que soient leurs raison.
Que ce soit par idiotie (ouvrir la porte du garage faut le faire quand même), altruisme (joli mais dangereux de sortir faire du shopping pharmaceutique), mysticisme (heuu Dieu n'est il pas le juge suprême ? Il y a Justice et Justice divine. La justice divine rendu par les hommes, c'est juste hallucinant), amour (partir toute seule dans la brume chercher ses gosses, ca aussi c'est beau, mais risqué) ou par l'énergie du désespoir, chacun est ici un danger pour lui et/ou pour les autres.

Et personnellement, cela me plaît. Car il y a malgré tout quelques touches de rationnalisme par moment. Ils ne sont certes ni nombreux ni concluant (je ne sais pas si j'aurai mis du scotch pour réparer la baie vitrée mais bon...) mais malgré tous, les personnages tentent parfois de rationnaliser et de réfléchir. Ce qui rend d'autant plus évident le pouvoir de la peur et les mécanismes de défense déployés par les un et les autres pour faire face.

L'angoisse et la pression montent donc progressivement à mesure que les véritables dangers émerge. Le tout est agrémenté de quelques petits coup de stress plus intenses lors des attaques des bestioles brumiennes. Un bon dosage pour un bon moment.

Pour ce qui est du final, j'ai été plutôt satisfaite, probablement parce que mes craintes étaient grandes : pitié, pas une fin à la Les Oiseaux ! Et pas une fin bricolée !
Au vu de l'auteur de l'oeuvre originelle, mes craintes étaient, je l'admet, infondées. Les dernières minutes sont tendues et bien imaginées. Du cogitage, de l'émotion (je ne dirai pas quoi), et même une jolie réflexion.

La seule chose qui m'ait vraiment déranger au final, c'est le jeu de l'acteur principal. D'accord, j'ai vu le film en VF, mais ses expressions, sa gestuelle ne m'ont pas vraiment convaincue (surtout lorsqu'il frôle la crise de nerf : jamais une larmichette !). Le gamin également, aurait peut être pu être mieux utilisé mais nous n'en ferons pas une maladie.
Les autres rôles en revanches, sont plutôt bien interprétés, avec une mention spéciale pour notre vassale divin.

Je concluerai donc en disant que nous avons avec The Mist un bon petit film d'horreur qui, s'il n'est pas cauchemardesque, n'en fait pas moins son effet. Une bonne histoire, de bons personnages, des effets spéciaux correctes et une musique qui ne fait pas tâche, loin de là.

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le 2 janv. 2015

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Gaby Aisthé

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