Beauty is a poison.

Comment décrire ce film ? (Telle est la véritable question !)

Pour commencer, je me dois de saluer un sens de l'esthétique absolument époustouflant !
Les décors sont stupéfiants, les plans caméras très bien choisis ; on en reste ébloui du début à la fin, on n'en est jamais lassé et pour cette raison, on en reste encore sans voix à la sortie de la salle !

D'abord, j'ai cru qu'il ne s'agirait que d'une réflexion sur le monde cruel du mannequinat et la rivalité des modèles. Mais c'est beaucoup plus complexe que cela n'y paraît. Nicolas Winding Refn nous emporte dans une réflexion sur la beauté - naturelle ou élaborée artificiellement ? - et sur les conséquences inévitables de celle-ci. En effet, alors qu'elle est innocente, rien n'est grave encore ; mais dès lors que le narcissisme intervient, incroyablement bien dépeint à travers une scène à couper le souffle - comme nombre de scènes d'ailleurs -, alors la beauté est un véritable cadeau empoisonné. D'autant plus lorsque ce sont des regards extérieurs qui la valorisent face à d'autres mannequins, attisant leur convoitise.

J'ai beaucoup apprécié qu'en traitant d'un sujet tel que celui-ci, l'alimentation ne soit pas un point central ou un détail du film. Cela fait du bien, on en avait justement trop consommé ! (Cependant, rassurez-vous, vous ne serez pas déçu en découvrant de quelle façon le thème de l'alimentation est traité !)
L'extrémité jusqu'à laquelle est poussée la jalousie est ravageuse.

Ce film, par les silences, par les métaphores, la symbolique des images, la réflexion qu'il apporte, sans oublier une bande originale pénétrante, m'a tout à fait impressionnée, et je reste encore incapable d'en faire la description qu'il mérite : il faut le voir, simplement et absolument.