Next, ... next, ... suivant, ... suivante. Jude Law ? Yes. But not "The Nest". Only Jude Law.....

« The Nest ». Pas next, nest. Le neck le plus ultra. Ou pas… !


S’il fallait définir l’enjeu de cet ersatz qui vogue entre « Le parrain » et « Le loup de Wall Street », l’on est bien dans un imbroglio familial où le déchirement passionnel est mis, branle-bas de combat, sur table tel Henry Fonda ou John Wayne jouerait à une partie de poker menteur. Et ici, exit colt, whisky, fusil ou autres pétarades qu’un Eastwood ou Van Cleef balaierait d’un regard ou d’un geste vengeur. « The nest » navigue bien, depuis l’arrêt total des sorties en salle au cinéma, sur la chaîne qu’est Canal+, en osmose avec d’autres films que sont « Underwater », « L’art du mensonge », … . Dire que « The nest » n’appartient pas au western est tout à fait juste mais le qualifier de ‘film fantastique’ serait déjà plus honorable.
Cette petite introduction m’a permis, encore une fois, de vous prouver mon amour pour le genre du ‘western’ qui, pour moi, est le genre de la perfection du septième art.


Pour faire rapide, si je le peux, je vais essayer d’aller au plus court. Si vous trouvez, amis spectateurs, que ma critique est trop longue, ne m’en voulez pas, c’est juste que j’essaye d’analyser dans le détail mise en scène, musique, direction d’acteurs/d’actrices, ambiance… . Et pour faire court, parfois, je n’y arrive pas, je l’avoue !
Alors assez bavassé et plongeons-nous dans l’univers de « The nest ».


Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville l’année dernière, « The nest », comme vous avez pu le deviner à travers mes mots, n’est pas le film du siècle. Certes, l’ambiance peut marquer, tout comme Jude Law se pavane tel le Roi de Grande-Bretagne, mais n’arrive jamais à la hauteur d’un chef d’œuvre de genre et se contente de divertir, tout en nous assommant d’une ambiance certes mise en valeur, mais pas assez.


Le réalisateur et scénariste Sean Durkin (scénariste et réalisateur de son premier film « Martha Marcy May Marlen » qui fut récompensé à Cannes du Prix Regards Jeunes en 2011) signe ici un film d’auteur sans envergure à cause d’un montage saccadé qui saborde le film en lui-même. Dommage, car la mise en scène est stylisée et méritait le détour. Peut-être un peu trop stylistique à mon goût même si l’atmosphère voulue est celle rendue.
Cette mise en scène, ou mise en abyme (!), est amère, légèrement glauque alors que le sujet, certes dramatique, aurait pu être traité frontalement, sans cette espèce de plume esthétique (un genre de faux-rythme) dont aurait pu se séparer le réalisateur. Une fausse bonne route. D’où cette impression générale de naviguer entre deux eaux.
De ce lancinant suspense familial se dégage cette impression d’un film d’auteur sitôt vu sitôt oublié. Dommage… . James Gray, le nouveau peintre new yorkais par excellence (« Little Odessa », « La nuit nous appartient », « Two lovers ») est nettement meilleur dans ce domaine. Dommage Monsieur le réalisateur.


Dans tous les cas, celui qui ‘tient la baraque’, c’est bien le charismatique Jude Law (« Stalingrad », « My blueberry nights », « Sherlock Holmes »… également producteur du film !) qui, en requin de la finance, nous maintient dans tous nos états ! Et c’est grâce à son nom au générique qu’on peut également être tenter de visionner ce film.
Son ascension sociale et l’avidité qu’il a pour l’argent, à l’image du manoir qui représente son ascension et l’implosion familiale, est tel que l’on ne sombre pas dans le noir, mais Jude a le pouvoir de nous maintenir réveillé dans ce monde de la nuit. Extraordinaire. D’autant qu’il le fait avec une telle énergie qu’il serait capable d’embarquer n’importe qui dans son sillage. Même moi. Qui est prêt à façonner un autre monde ? Vous, moi ? Non. Seulement Jude Law. Une superbe composition de sa part pour ainsi dire. Par sa force tranquille, Jude Law, impressionne une fois de plus, arrive à rehausser le niveau du film et prouve qu’il est toujours un acteur incontournable. Un boss, tout simplement.
Dans le rôle de la femme de Jude Law, on retrouve une Carrie Coon -elle a déjà tourné pour David Fincher (« Gone girl ») et Spielberg (« Pentagon papers ») ! Bientôt à l’affiche de « SOS fantômes, l’héritage »- sensible. Partenaire idéale de Jude Law qui font ensemble un joli pas de deux. Banco Carrie !
On peut également retenir la prestation Michael Culkin (déjà vu dans « Lolita » d’Adrian Lyne, « The hours » de Daldry, « La dame de fer » avec Meryl Streep) qui joue le boss de Jude Law tout en finesse. Un peu à la Michael Gough. Et ce charme à l’anglaise de ressortir pour nous le prendre tel un lion en cage rassasié. Impec’ Michael.
Notons, pour terminer sur le casting, le mini-rôle de Wendy Crewson qui joue la mère de Carrie Coon. Wendy a été la femme d’Harrison Ford dans « Air force one » et d’Arnold Schwarzenegger dans « A l’aube du sixième jour » !


Non pas que la direction d’acteur soit subjuguante, mais dans ce doux parfum de la déliquescence d’une famille et de son implosion, chaque talent fait en sorte que de ce faux ‘film d’auteur’ fasse ressortir les individualités du casting (Jude Law, Carrie Coon, Michael Culkin) pour dessiner à gros trait les contours d’un film d’auteur dans lequel l’obsession de l’argent marque les esprits.
Un film qui fait ainsi réfléchir sur l’avidité et ses dangers malgré les séquelles de mise en scène du réalisateur. Un entre-deux que le réalisateur a vraiment du mal à se défaire. D’où ce résultat brinquebalant dominé à mort par le big boss Jude Law.


Spectateurs, voulez-vous vous associer avec Mister Jude Law ?

brunodinah
4
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le 15 avr. 2021

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brunodinah

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