Quand j'ai regardé ce film, j'ai senti que quelque chose d'étrange s'en échappait. Etait-ce le jeu des acteurs, les ficelles scénaristiques, la manière dont le film a été tourné... ?
La réponse est non. Cette chose étrange, c'est l'absence de musique.
Les films sans musique (si ce n'est à la fin du film) ne sont pas légions, et quand il y en a un, c'est purement réfléchi. Mon idée est que si ce film en est dénué, c'est parce que il se concentre sur la vie d'une personne qui lutte pour l'être dont il est amoureux. Toutefois, là où il se démarque des autres films du même genre, c'est que jamais on ne tombe dans le pathos. Ce film n'a pas pour but de graver d'une pierre blanche le nom de ces deux tourtereaux, son but est simplement de faire ressentir au téléspectateur la douleur que peut ressentir une personne dont le conjoint souffre d'une maladie inconnue, dont les pouvoirs publiques se moquent éperdument.
Mais même plus encore, il s'agit aussi de ressentir la douleur d'une personne qui voit ses camarades préférer se concentrer sur les mourants, que sur les vivants, comme si ce mal était une fatalité, un fléau divin contre lequel il ne sert à rien de lutter, seulement quelque chose à accepter.