Après une première variation hitchcockienne inspirée de La Mort aux trousses, Sans identité, le tandem Jaume Collet-Serra & Liam Neeson revient pour une variation hitchcockienne inspirée cette fois d'Une Femme disparaît.
Exceptée que, cette fois, une femme apparaît qui donne de curieuses instructions avant d'ordonner et de menacer. Exceptée que, cette fois, une jeune femme - non une âgée - doit apparaître, après s'être cachée, dont une organisation veut la tête. Elle sait quelque chose qui les dérange mais à rebours de la vieille femme du film d'Hitchie, elle est loin de connaître la musique.


Prenant, troublant, relevé par quelques bonnes cascades et des visuels renouvelant la perspective de péripéties poncifs du genre (le combat en train où l'on tente de faire passer l'adversaire par la tête, par exemple, lorsque la caméra, au lieu de rester dans le train, suit la sortie du personnage; le héros enterré vivant est cloîtré dans un espace étroit caché du train), The Passenger est un excellent petit thriller, hérité du Maître du suspens. Il se permet en outre une métaphore filée relativement discrète de la vie comme un transport en train, certes un peu convenue mais sans doute plus poétique que le slam bien connu d'un certain Fabien Marsaud.
Liam Neeson passe de Cary Grant à Michael Redgrave-Rex Harrison en s'entourant de nouvelles têtes prestigieuses, plus ou moins bien exploitées: Sam Neil (Jurassic Park, L'Homme bicentenaire), Florence Pugh (Midsommar, Black Widow) ou encore l'autre tandem vedette, mur porteur de Conjuringverse, j'ai nommé le duo Véra Farmige-Patrick Wilson.


On reprochera au film son caractère, par instants, prévisible.
Mais les reproches pleuvront davantage sur le métrage parce qu'il s'additionne aux nombreuses productions d'action estampillée Neeson-Collet-Serra de ces dernières années - Non-Stop, Night Run - qui lui ressemblent beaucoup. À cette critique compréhensible, on répondra que The Passenger s'en démarque pour renouer, comme dit précédemment avec la judicieuse veine hitchcockienne de ses débuts.
Certes, Liam Neeson est plus transcendant lorsqu'il ne se réduit pas aux Liam Neeson comme Belmondo savait ne pas se réduire aux Bébel. Certes, Sam Neil n'est plus tout jeune et l'on se demande ce qu'il pourra bien donné dans le prochain Jurassic World, étant ici comme ailleurs désormais abonné au rôle d'ancien militaire fatigué. Certes, Florence Pugh est purement anecdotique. Certes les époux Warren ne se rencontrent jamais et, malgré l'importance de leurs rôles dans l'intrigue, apparaissent à la manière d'un ou deux caméos. Certes mais il n'en demeure pas moins que le film ne se repose pas sur ces charpentes et dresse un récit anxiogène, immersif, kafkaïen à souhait, que l'on suit avec grand investissement et grand plaisir.


Avis donc aux spectateurs de l'aller voir et à Liam Neeson et Jaume Collet-Serra de poursuivre sur la voie du Maître du suspens pour rester attractifs !

Frenhofer
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Box-office Mondial 2018

Créée

le 22 nov. 2020

Critique lue 168 fois

4 j'aime

Frenhofer

Écrit par

Critique lue 168 fois

4

D'autres avis sur The Passenger

The Passenger
LeTigre
7

Non-Stop en version ferroviaire ?

Des fois ! Il arrive aux cinéastes de sortir les idées qui ont marché dans des films pour les remettre dans d'autres. Je peux parler par exemple du prodigieux réalisateur Howard Hawks qui a crée...

le 25 oct. 2020

19 j'aime

7

The Passenger
Frédéric_Perrinot
5

L'inconnu du train de banlieue

Et de 4 pour Jaume Collet-Serra et Liam Neeson qui ont donc depuis quelques années entrepris une collaboration fructueuse où les deux hommes prennent un malin plaisir à explorer différentes facettes...

le 26 janv. 2018

17 j'aime

1

The Passenger
PatriceSteibel
7

Strangers on a train

Avant que les films de super-héros et les énormes budgets à effets spéciaux deviennent la norme de la production des majors US, les années quatre vingt-dix, après les action héros des années...

le 10 janv. 2018

15 j'aime

3

Du même critique

Les Tontons flingueurs
Frenhofer
10

Un sacré bourre-pif!

Nous connaissons tous, même de loin, les Lautner, Audiard et leur valse de vedettes habituelles. Tout univers a sa bible, son opus ultime, inégalable. On a longtemps retenu le film fou furieux qui...

le 22 août 2014

43 j'aime

16

Full Metal Jacket
Frenhofer
5

Un excellent court-métrage noyé dans un long-métrage inutile.

Full Metal Jacket est le fils raté, à mon sens, du Dr Folamour. Si je reste très mitigé quant à ce film, c'est surtout parce qu'il est indéniablement trop long. Trop long car son début est excellent;...

le 5 déc. 2015

33 j'aime

2

Le Misanthrope
Frenhofer
10

"J'accuse les Hommes d'être bêtes et méchants, de ne pas être des Hommes tout simplement" M. Sardou

On rit avec Molière des radins, des curés, des cocus, des hypocondriaques, des pédants et l'on rit car le grand Jean-Baptiste Poquelin raille des caractères, des personnes en particulier dont on ne...

le 30 juin 2015

29 j'aime

10