Schenectady

Faut la comprendre, la signification du titre quand même : j'ai eu beau regarder, j'ai pas vu des masses de pins dans ce film. C'est en fait parce que Schenectady (le nom du bled dans l'Etat de New York où se passe l'action) veut en fait dire "the place beyond the pines" en langue Mohawk. Avouez qu'ils sont allé chercher ça loin.

Cianfrance réussit un film valable, en dépit de quelques plans avec une caméra épileptique. Dans l'ensemble on se laisse bercer, toucher, agresser, oppresser par une réalisation à bloc, bourrée d'émotions.
Dès le début on a droit à un plan séquence en ouverture particulièrement bien fichu. Bon, après, il y a tout de même quelques ralentissements, surtout dans la deuxième et la troisième partie, qui viennent rendre le tout parfois pesant.

Les personnages principaux sont bons. Gosling est fascinant, avec son look spécial et son charisme bad boy (encore plus que dans Drive). Cooper, en dépit d'une coiffure improbable, campe un personnage droit dans ses bottes et dont la complexité se révèle au fur et à mesure, en partant d'un effet miroir entre son personnage et celui de Golsing.
Liotta joue toujours aussi bien les connards, et c'est jouissif.
Par contre, je comprends pas la fascination de certains pour Mendes qui n'est selon moi pas une actrice géniale, et dont la plastique me laisse froid. Et le personnage du fils de Cooper, quoique bien joué, me semble mal écrit, mal bâti, mal... tout. J'y crois pas, à ce personnage.

On a droit ici à une histoire de paternité, d'héritage, de querelles, de ruptures. Ce script centré sur la relation père/fils ne laisse d'ailleurs pas une place phénoménale aux femmes.
Mais la fin est... bancale ? J'ai pas de meilleur terme qui me vienne à l'esprit, on reste quand même sur sa faim.

Reste que le hiatus entre la deuxième et la troisième partie du film nous gratifie d'un effet "15 ans plus tard, personne ne prend un ride" peu convaincant qui énerve. Mais au moins Cooper a des cheveux qui lui vont, cette fois.