Au nom du père.
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le 12 sept. 2013
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Lente chronique de deux familles lancées dans un conflit muet, le film me laisse divisé.
Le travail d'organisation du récit est sidérant : ses trois parties s'enchainent et se répondent, tissées par des scènes, thèmes et lieux en commun. Mais il s'accompagne d'un laisser-aller dans l'élaboration de la psychologie des personnages... Très souvent Derek Cianfrance tord le bras aux évènements pour que ses personnages prennent les mauvaises décisions.
Cela ne devrait pas me déranger outre-mesure, après tout ce procédé existe dans la dramaturgie depuis le Théâtre Grec ! Mais dans le cas de ce film, ces entorses m'amènent à ne pas croire à cette histoire. J'en perçois la richesse, mais je ne puis y souscrire.
Ryan Gosling qui en une semaine passe de "pas question de braquer une banque" à "je m'en fais deux d'affilée", Bradley Cooper qui peut sans encombre aller en civil fouiller les pièces à conviction d'une affaire classée, Dane DeHaan qui trouve des informations sur son père sur Google, mais rien sur le flic qui l'a abattu... Autant de petites taches sur un canevas pourtant méticuleux.
Fort heureusement, d'autres qualités viennent mettre du poids dans la balance. La lumière de Sean Bobbitt (directeur photo attitré de Steve McQueen), la musique du versatile Mike Patton et surtout les acteurs. Tous livrent de mémorables performances, Bradley Cooper en tête. Révélé par de petits rôles comiques sans envergures, il est en train de se changer en le prochain Brando. Ce mec est d'une précision et d'une véracité incroyables.
Au final, s'il fourmille de détails gauches, The Place Beyond the Pines ne manque pas de surprendre et de caresser son spectateur comme une fraiche brise d'été en forêt.
Créée
le 6 avr. 2013
Modifiée
le 6 avr. 2013
Critique lue 448 fois
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