The Place Beyond the Pines par Kroakkroqgar

Sur le papier, ‘The Place Beyond the Pines’ a tout d’une redite de ‘Drive’. Et pourtant, le film propose de nombreuses surprises, pour le bien comme pour le pire.

‘The Place Beyond the Pines’ se divise en réalité en 3 parties. La première met en scène le personnage de Luke Glanton. Les similarités avec ‘Drive’ sont ici frappantes : on y retrouve le magnétisme de Ryan Golsing en mâle mutique, ses bonnes intentions, sa passion pour la vitesse (la moto ayant simplement succédé à la voiture), sa brutalité. La figure féminine est cette fois campée par Eva Mendès, ravissante quand elle ne pleure pas. Même la mise en scène semble directement inspirée de l’œuvre de Nicolas Winding Refn. Mais la recette fonctionne encore une fois, et ce premier récit se révèle à la fois cohérent et intéressant. Peut-être faut-il aussi y voir les bienfaits de la présence d’un Ben Mendelsohn inspiré.

Survient alors la scène clé du film, surprise monumentale, qui lance le récit dans une direction complètement différente. Bradley Cooper joue le policier Avery Cross, et réussit à partager le tumulte qui se secoue un policier élevé en héros malgré lui. L’intrigue est cette fois très intelligente, même si on finit par oublier le lien avec la première partie.

Malheureusement, c’est dans se conclusion que le film plonge. Non seulement les jeunes qui héritent des rôles principaux sont particulièrement moins charismatiques que leurs aînés, mais l’intrigue perd toute crédibilité. A moins d’être un déséquilibré mental, le comportement de Jason est inexplicable, et décrédibilise l’ensemble de l’œuvre. Amputer le film d’une heure ne lui aurait fait que du bien.

On appréciera tout de même une réalisation de qualité. Le plan séquence d’ouverture, les vues aériennes des courses en moto, la photographie, même l’environnement de l’état de New York tendent à faire de ‘The Place Beyond the Pines’ une œuvre esthétique. La bande-originale se veut quant à elle originale par sa noirceur. Lorsque le récit touche à sa fin, on appréciera encore de découvrir le morceau ‘Trapdoor’ de Salem bien intégré dans le récit.

Une œuvre intéressante, anéantie par sa dernière partie.