La franchise Predator s'apprêtait à prendre un nouveau départ avec Shane Black aux commandes de The Predator, combinaison d'horreur, de science-fiction et de western.
Malheureusement, le miracle n'aura pas lieu. Les différentes bandes-annonces ne promettaient déjà rien de bien excitant au futur spectateur avec son histoire d'extraterrestre génétiquement modifié et faisandé. Le film ne propose hélas pas grand chose d'autre et échoue sur quasiment tous les plans : scénario, effets spéciaux, personnages, réalisation.
Du vaisseau s'écrasant sur Terre en introduction, au fameux prédateur modifié (immonde dès qu'il est en mouvement), en passant par les chiens-prédateurs (au rendu également affreux et au design déjà vu et revu), The Predator est visuellement affligeant. La palme revenant à la séquence où trois de nos joyeux lurons se retrouvent perchés sur la carlingue d'un vaisseau en plein vol. Le festival du fond vert...
Sur le fond, en dehors d'une histoire peu passionnante, ce volet enchaîne les facilités scénaristiques. Fraîchement débarqué sur Terre, le prédateur renégat tombe évidemment sur un des meilleurs soldats du pays. Un sniper d'élite dont évidemment le fils est atteint du syndrome d'asperger. Ce qui tombe bien puisque l'autisme étant la prochaine grande évolution de l'humanité, la chose intéresse grandement les prédateurs.
Niveau caractérisation des personnages, la scène d'exposition dans le bus s'avère presque gênante. Roulement d'yeux, blagues salaces, rires gras... Lourdement et sans une once d'originalité, on tente de nous présenter et nous faire apprécier ces marginaux au grand cœur que la présence d'un extra-terrestre ne semble pas étonner plus que ça et qui vont se sacrifier pour des raisons qui resteront inconnues. Et dont finalement on se moquera. Et que dire du personnage de "professeur de science contestataire" (tout est dit) interprété par Oliva Munn et du méchant de service tête à claque mâcheur de chewing-gum interprété par Sterling K. Brown ? Rien, car ils ne parviennent jamais à exister.
Et le prédateur dans tous ça ? Il fait un peu de peine à voir. La réalisation de Shane Black étant tellement dénué de style, qu'aucune scène ne sort du lot, ne retient l'attention. Aucun plan iconique ne vient chatoyer la rétine.
Je vous épargne l'armure iron-predator, sans doute la pire idée du film et qui vient nous vendre une suite qui aura bien du mal à se concrétiser après ce naufrage. Bref, le seul mérite de The Predator : donner envie de revoir les deux premiers volets. Et même Alien vs Predator. C'est dire...