Con et nauséabond

Avant toute la vague des films de super-héros initiée par "Iron Man" il y a maintenant 10 ans, les adaptations de comic books étaient plus ou moins heureuses (et plus souvent moins que plus). "The Punisher" fait partie de ces films qui sont presque des nanars.

On s'épargnera une litanie de ce qu'il ne va pas dans ce film pour se concentrer sur certains points, particulièrement marquants. A commencer par la platitude du jeu des acteurs.
Thomas Jane est un monolithe, sans sentiment, sans expression, sans aucune intensité de jeu, qui passe la plupart du temps torse nu pour rentabiliser les heures passées à la salle de muscu (ce qui est assez con puisque le t-shirt du Punisher est censé être un symbole de la quête de vengeance du personnage)
Ses voisins sont plus cons les uns que les autres. Leur utilité est même rapidement questionnée tellement ils ne semblent faire office que de ressorts comiques ratés.
Mais le pire est peut-être John Travolta qui hérite d'un personnage de méchant con comme la lune et absolument pas charismatique.

Si en plus le scénario n'est même pas là pour relever tout ça, que reste-t-il ? Rien à vrai dire. Même la morale du film est plus que douteuse. Faire un vigilante movie implique d'être confronté au choix du bien ou du mal mais ces films laissent en général le spectateur libre d'approuver ou de désapprouver les choix du personnage principal. "Taken" le fait très bien par exemple.
Avec "The Punisher", on nous force la main pour admirer cet homme pris d'une folie vengeresse et qui décide de se faire justice lui-même alors que rien n'indique que le méchant serait protégé par des puissants qui lui éviteraient la case procès. Pire encore, une voix off laisse le personnage essayer de nous convaincre que d'acheter des armes, tuer tout le monde et faire exploser des voitures pour le kiff, c'est le summum de la virilité. Excusez-moi de ne pas accrocher à ce message nauséabond digne des pancartes Facebook des milieux pro-armes et d'extrême droite.