The Raid est vendu comme un gros film de tatanes effectivement assez rare dans la production d'aujourd'hui, mais qui en dehors de sa générosité (de très longs plans lisibles font plaisir) et d'acteurs d'art martiaux très performants, ne propose pas grand chose même si la narration reste plus ou moins efficace. Avec ses effets spéciaux numériques trop voyants, par exemple les vitres brisées et les fusillades qui sonnent artificielles, The Raid apparaît donc parfois un peu fade pour un amateur d'action. En 2011, ce genre de cinéma a vécu une apogée passée, essentiellement concentrée durant les années 1980 et 1990. Je ne trouve hélas pas que ce film ressuscite si bien le genre.
Les terribles comparaisons aujourd'hui dès qu'un film prétend vouloir faire de l'action urbain façon définitif, sont plutôt ridicules. A aucun moment l'ambiance du film ne parvient à égaler celle du mythique A Toute Épreuve de John Woo (1992) qui développait bien plus adroitement une atmosphère inédite en plus de son orgie d'action pure, ni même malheureusement celle des bonnes petites série B de kung-fu hong-kongaises des années 1980 qui n'étaient pas non plus toujours du grand cinéma, mais qui savaient mélanger les genres pour divertir davantage et dans lesquels les combats étaient déjà filmés de marnière très lisibles. Je ne parle même pas de la comparaison avec Time & Tide (2000) qui est hors de propos tant le film de Tsui Hark joue dans une autre cours car tout cinématographiquement y était maîtrisé là où Gareth Evans souhaite uniquement filmer et cadrer de façon lisible une équipe incroyable. Louable bien sûr, mais à part faire un clip un poil fatiguant destiné aux seuls amateurs, The Raid ne fait rien d'autres, voilà.
Le film plaira à tous les amateurs d'action bourrine et a su trouver son public, mais je m'y suis surpris en tant que très client du genre, à ne pas prendre plus de plaisir que cela devant, voire à m'y ennuyer.