Bien entendu, l'attente démesurée autour du second film de Gareth Evans (ou le premier pour la plupart) est née des nouveaux prismes de communication et de l'attrait de plus en plus palpable d'un cinéma spectaculaire d'Asie du sud-est. Qui irait se risquer à distribuer un film indonésien quand la Capitale du pays reste encore une équation à deux inconnues pour la majorité des gens? Constat navrant mais bien réel.
Parce qu'il renouvelle la bagarre d'un point de vue martial et spatial, The Raid a su cristalliser les attentes les plus brûlantes à travers des extraits brutaux et bruyants, concis et économisés. Parce qu'il rappelle que la matrice même d'un objet artistique autour de la bagarre, qu'elle soit cinématographique, vidéo ludique ou graphique tourne autour de la progression et de l'enchaînement de différents stages, boss intermédiaire et final en prime.
En cela, The Raid n'apporte pas plus au cinéma que Le Jeu de la mort (1978) ou Double Dragon. Physiquement non plus, moustaches et t-shirts de couleur unie, couteaux et équipements de fortune, immeuble délabré, tapis de prière et police plus ou moins sérieuse : on est bien en Indonésie, pas de doute.
Non, le seul véritable intérêt du film c'est son économie, son énergie et ses plans qui courent, tombent et tournent à tout va. La caméra est regard et oreille (belle maîtrise basique du son), dépoussière les films martiaux HK et met en exergue la force des impactes. D'un point de vue émotionnel, pas grand chose en revanche : amis morts au combat, victimes innocentes, fraternité, amour et tatanes.
Original car régressif, donc.