The Red Riding Trilogy : 1980 par Diego290288

Plutôt que de faire une suite directe du précédent opus, les scénaristes ont choisis avec ce segment de proposer un postulat de départ différent (la fameuse enquête sur l'étrangleur du Yorkshire) tout en reprenant certains personnages clés. Au final, ce choix s'avère très judicieux dans la mesure où une partie du suspense de cet opus repose sur la recherche du lien entre l'affaire de l'étrangleur et les évènements tragiques de 1974, un lien qui ne nous est révélé que dans les dernières minutes du métrage.

Episode charnière de la trilogie, 1980 renoue avec l'ambiance très glauque de son prédécesseur et en reprend certaines caractéristiques notamment en proposant une mis en scène dans la continuité ainsi qu'une écriture très fouillée des personnages. En effet, une des grandes forces de la Red Riding Trilogy est de proposer systématiquement des héros torturés, complexes, ambivalents, bref : humains. Ici c'est un inspecteur zélé et honnête (Paddy Considine impérial) mais entretenant des rapports compliqués avec les femmes qui va entamer une longue descente aux enfers au même titre que le jeune journaliste de 1974.
Le film prend son temps lorsqu'il s'agit de sonder la psychologie et le passé de son personnage principal mais paradoxalement cela à un impact négatif sur la narration qui devient trop éclatée (à cause de l'usage récurent des Flashbacks) et contribue à en faire le segment le plus faible de la trilogie même si c'est très relatif.

Toutefois, malgré le chaos narratif et les quelques longueurs, 1980 reste un excellent polar et qui remplit sa fonction d'œuvre charnière dans la trilogie dans la mesure où il met en lumière un de ses enjeux fondamentaux qui est la corruption policière notamment lors d'un final une nouvelle fois sombre et nihiliste.
Cette thématique est au centre de l'épisode suivant dirigé par Anand Tucker qui a la lourde responsabilité de conclure la trilogie en répondant à toutes les questions laissées en suspens