Qu'il est dur le 7 (même complété du coeur) sur The Revenant, prouesse technique annoncée tout au long de sa fabrication, véritable machine à Oscar pour son acteur principal, même qu'aucun connaisseur n'osera nier qu'il le mérite depuis des lustres !


Mea culpa, je ne l'ai pas vu au cinéma. Avant de me juger, sachez-ceci. J'étais en Inde. Et en Inde, au cinéma comme ailleurs, c'est le bordel ! Ca discute, ca rigole, ça joue avec son téléphone, ça commande bruyamment à manger au "valet-pop-corn" (qui distribue aussi et surtout des burgers au poulet épicé)... Et y'a une voire deux entractes. Exit donc tous les films qui me bottaient pendant un gros semestre.
J'ai néanmoins attendu des conditions acceptables pour le visionner. Pas dans l'A380, ni sur mon mac, ni sur le LCD pourrave de là-bas... Mais un très large Plasma, home cinéma et Blu Ray !


Pour les promesses tenues, je vous renvoie à toutes les critiques dithyrambiques à son sujet. Etant un cinéphile "technique", je pense pouvoir affirmer que je n'ai jamais rien vu de tel en terme de réalisation en décor entièrement naturel. Qu'il s'agisse des scènes d'exposition, des plans larges, des scènes d'action en plan séquence, des plans aériens... Tout est incroyablement beau et léché. Mentions spéciales à la scène de la rivière, et à celle des loups et sa suite (ce feu dans la tempête).
Les acteurs offrent quant à eux une prestation de haute qualité compte tenu du rôle (souvent cliché) qu'on a bien voulu leur attribuer. Evidemment, Di Caprio totalement métamorphosé offre une composition touchante et bestiale, qui lui vaut sans sourciller l'oscar du meilleur acteur.


Et, je vous le disais, comme je suis un fan de la technique, je balance un gros surgonflé 7.


Mais alors, quel est le problème avec ce film ?
Et bien, c'est à peu près tout le reste.


Passée une heure à se demander où on va, rêvassant sur quelques bons bouquins de Jack London parce que c'est quand même un peu lent après l'intro hallucinante, se produit un évènement touchant (et il l'est, touchant!). Suite à quoi, plus aucune surprise ou émotion ne viendra troubler notre torpeur béate (attention, tu baves...).


On parcourt les deux dernières heures de récit sans la moindre surprise autre que visuelle. On sait très exactement comment ça va finir. On connait à l'avance la destinée des quelques personnages que l'on va rencontrer. Et comme si ça ne suffisait pas, la main du scénariste nous aidera à surmonter une incohérence scénaristique évidente et sans aucune issue logique (merci toutefois le miracle indien).


En bref, voici là une oeuvre technique hallucinante, qui confirme qu'Inarritu fait partie des tous meilleurs techniciens actuels avec son compatriote Cuaron.
On est content que Di Caprio ait reçu le sésame qu'il méritait.
On aurait beaucoup aimé la juste critique de la colonisation contre les indiens, si ça n'avait pas été développé maintes fois par d'autres oeuvres, parfois même oscarisées (Danse avec les loups?). J'appelle ça le syndrome "12 years a slave".
On a du mal à adhérer au reste, et à voir autre chose qu'un resplendissant coup marketing pour collecter quelques oscars bien sentis.
On est déçu parce qu'il y avait un réel potentiel.

SoiM
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le 1 août 2016

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SoiM

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