Après plusieurs vaines tentatives d’obtenir un Oscar par tous les moyens, DiCaprio recevait enfin son précieux sésame. La question restait alors de savoir si cela était mérité. Dans The Revenant, il livre une belle performance, mais qui me semble tout de même beaucoup trop forcée. On bascule entre le sublime et le grotesque.


Commençons par le commencement : l’affiche du film n’en a que pour Leonardo et manque de profondeur à mon goût. Quand on voit l’œuvre, on se dit qu’une belle vallée enneigée n’aurait pas été un mauvais choix.


Le synopsis n’est pas d’une inventivité extraordinaire ; c’est même un peu trop facile. La liaison père-fils du héros semble trop superficielle et manque d’authenticité. On se rend rapidement compte qu’elle ne sert que de prétexte à la vengeance.


L’ouverture du film est très agréable, on voit des paysages magnifiques et de beaux plans séquences où le spectateur est au cœur de l’action. Les effets de reflet du soleil sont bien placés et recherchés. Graphiquement, The Revenant est un film intéressant qui présente une belle part de sublime. La bande originale se marie bien avec l’œuvre. Pour finir, les tâches d’hémoglobines sur l’écran ajoutent du réalisme à l’action.


On aborde ensuite la fameuse scène de l’ours où, pour plaisanter, nous dirons que l’animal méritait lui aussi son oscar. Et même davantage que DiCaprio. Suite à cela, le héros est très gravement blessé. Trop pour survivre, mais nous sommes dans un film. Du sublime, le spectateur bascule dans le grotesque. Certes, il est probable que n’importe qui aurait souffert de la même manière que Leonardo. Mais au cinéma, son regard exaspéré et ses cris difformes sont grotesques.


De plus, The Revenant porte bien son nom puisque le héros est une sorte de mort-vivant qui va se régénérer très rapidement pour venir se venger. C’est à l’opposé du reste du film : irréaliste, totalement irréaliste. Grotesque disais-je plus haut.


Au niveau des acteurs, Tom Hardy s’en sort bien, comme d’habitude. Les autres sont tous en phase avec le film. En voyant Will Poulter, je ne pouvais m’empêcher de penser aux Miller.


Au final, The Revenant est un film à voir pour ses paysages grandioses et sublimes, et non pour son scénario et le jeu de DiCaprio qui le font passer dans la case du grotesque. Avec une fin qui laisse sur sa faim.

Sombracier
5
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le 11 août 2017

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Sombracier

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