Il a tout à perdre. Moi j'ai perdu mon fils



Leonardo Di Caprio est un acteur dans le rôle d'un trappeur ! Il est riche, beau mais n'a pas d'Oscar ! Son seul problème ? Il est à moitié mort ! Et il va découvrir que quand on est à moitié mort dans un western sous la neige , c'est pas facile !!! Leo est The Revenant !



Iñarretu est de retour



Bon. Plus sérieusement. Il faut reconnaître qu'on l'a beaucoup attendu et surtout entendu parler. Et évidemment avec une telle publicité on s'attendait tous à avoir un grand film. Moi pas. Ou du moins, je n'étais pas inquiet car ayant vu Birdman, je savais que le film serait bon quoiqu'il arrive. Et c'était le cas pour ce film. Il est très bien réalisé avec une bonne photographie. Il donne au film un ton presque immersif qui nous plonge directement dans le film grâce à de longs plans séquences. La plupart de ses plans ont lieu durant les batailles importantes, ce qui permet de suivre vraiment l'action d'un personnage à l'autre. Là où Birdman n'était fait que par un seul (faux) plan séquence, ce film fait avec des plans séquences bien placées. La musique quant à elle est très bien faite et donne un ton dramatique comme il faut. J'ai remarqué une surabondance de gros plans au début du film qui ne sont jamais gratuits afin de bien saisir toute l'émotion des acteurs, et pas que notre brave Leonardo Di Caprio. C'est pour ça que je ne suis pas d'accord sur le faite qu'il a un rôle à Oscar, car tout dans le film est fait pour que chaque acteur chaque scènes soient travailler pour faire un grand film.Les acteurs se sont mis au service du film et non le film au service des acteurs. Aussi le film est dans un coté rude et brute assez rare. Et en 3 westerns que j'ai vu (les 8 Salopards et Jane got a Gun), il est le premier à exploiter l'environnement comme ça cette année, ce qui n'est pas un mal. Dernière chose vraiment bien fait, les séquences oniriques. Elle sont très épurées et très léchées et nous permettent d'entrer dans la psyché de Hugh Glass (et je l'apprends en même temps, c'est une histoire vraie !) et nous révèle intelligemment son passé. Ce n'est certes pas original (coucou Mad Max : Fury Road !) mais quand c'est bien fait ça fait plaisir. Et maintenant on va passer aux personnages.



Trappeurs dans l'enfer blanc



Tout d'abord, nous avons Hugh Glass (Leonardo Di Caprio). On va crever l’abcès tout de suite. Ce n'est pas un rôle exprès pour qu'il ait l'oscar. Leonardo Di Caprio n'a plus rien à prouver. Il est passé dans quasiment tous les rôles et dans bien plus de rôle à Oscar que celui-ci (Coucou le Loup de Wallstreet, Arrête - Moi si tu peux, Shutter Island, Gangs of New York, Inception, J.Edgar mettez n'importe quel rôle random). Je pense même que de tous les films à Oscar, celui-là est le moins académique de tous (J.Edgar et Shutter Island était plus porté pour ce rôle). En effet, tous les films que j'ai cités à l'exception de Inception jouent plus sur les performances de l'acteur que le film en lui-même, même si pour le cas de Shutter Island ou Arrête - Moi si tu peux, ils sont à égales importances. Pour le reste, c'est surtout la réalisation qui donne une tout autre dimension à l'acteur (j'ai volontairement omis Titanic, les Noces Rebelles, Roméo + Juliette, Blood Diamond, l'homme au masque de Fer, Mort ou vif et Gatsby le Magnifique car ce sont des cas particuliers chacun à leur manières (et je n'ai pas vu Django Unchained, je sais je sais) car ils sont plus des films où il y a plusieurs acteurs qui sont d'égales importances (c'est même flagrant dans Mort ou vif où il n'était que tertiaire à l'intrigue le brave Léo !). Ici il joue le rôle d'un trappeur ayant vécu dans une tribus des Arikaras par le passé et qui sert de guide dans un groupe de trappeur, mais qui se retrouve dans une situation dans lequel il ne doit compter que sur sa survie


Il a été attaqué par un Grizzly et presque laissé pour mort, mais à cause de John Fitzgerald, il a perdu son fils et cherche à le venger


Certaines mauvaises langues critiqueront son coté increvable. Mais d'un autre coté, le film n'en a pas fait un Chuck Norris like, mais vraiment quelqu'un de souffrants avec ses démons et une volonté de vivre pour assouvir sa vengeance.


John Fizgerald (Tom Hardy) est un trappeur xenophobe qui pense plus par rapport à ses intérêts et sa méfiance. Il s'agit d'un bon gros connard comme on les aime (bref très différents des frères Kays qu'il a déjà incarné ou Bane). Toujours dans les coups bas, impressionnant et vraiment intimidant, tout le monde sait qu'il n'est pas quelqu'un de fréquentable et s'en méfie plus que Hugh. Cela dit, ça ne l'empêche pas d'être assez rusé.


Et enfin, Andrew Henry (Dhomnall Gleeson) est le chef des trappeurs qui doit s'assurer que l'équipe doit rejoindre le comptoir et récupérer les peaux de bêtes et qui a plus de compassion pour ses hommes et de respect que John.


Et je m'arrête là pour les 3 acteurs...qui ont failli se disputer l'Oscar du meilleur acteur. En effet, ils ont chacun eu leur film où ils ont joué leur rôle principal primé dans une catégorie. Tom Hardy dans Mad Max : Fury Road et Domhnall Gleeson pour et Ex Machina. Mais bon Mad Max a eu pour meilleur costume et meilleur son et Ex Machina pour meilleur effet visuel (cherchez-pas. Moi même je trouve la récompense assez petite , surtout vu le film). Je pense que cela aurait été drôle s'ils avaient tous les 3 concourus.


Quant aux autres personnages, on n'oublie pas de les développer.


On a Hawk (Forrest Goodluck) le fils de Hugh qui garde une certaine rancœur pour les trappeurs en particulier pour John mais don Hugh essaye de tempérer


Mais que John Fitzgerald tuera sous les yeux de Hugh. Ouais pas de bol


Jim Bridger (Will Poulter, les fans du Labyrinthe le reconnaîtront) est un jeune trappeur qui est un peu la part innocente de l'équipe et qui se retrouvera dans une situation qu'il n'a pas voulu et qui se fait dominer par les autres.


Il y a ensuite pas mal de personnages secondaires notamment les indiens Arikaris qui sont bien présents et qui veulent affronter et décimer l'équipe. Mais on y reviendra.



Entre western et survie



Le film dans sa narration manque quand même de maîtrise. Si tout le film s'appuie sur la mise en scène et la réalisation pour nous aider à nous plonger à corps perdu dans le récit, il y a quand même quelques scènes qui m'ont quand même laissé dans l'expectative


Comment se fait-il que John ait laissé le pauvre Hawk mort à presque 2 pas de leur campement sans que Jim se rende compte et surtout comment se fait-il qu'il ne sait pas interroger plus tôt ? Je sais qu'il n'est pas aussi fort que John mais il y avait pas mal de signe pour lequel il aurait pu être sur ses gardes. Pareil, on ne nous montre pas comment le reste de l'équipe arrive au comptoir sain et sauf alors qu'ils avaient l'air perdu dans la neige.


Oui, je trouve que ces points ne sont pas vraiment clairs. Mais à part ça, le film essaye de nous raconter plus l'histoire de manière visuelle en faisant en sorte que chaque plan signifie quelque chose


Dans un plan auquel le film nous montre le passé de Hugh, il y a une identification de ennemis qui s'incarne avec le visage de John, il y a plusieurs plan où on voit Hugh marcher vers sa femme morte et de plans auquel il veut retrouver son fils dans les phases oniriques


Les parties réelles sont vraiment bien faites et font ressortir plus le coté survie que le coté western (qui n'est là que dans le 3e acte). Et là je vais montrer le rôle des Arakaris. Si au départ, ils sont traités comme des adversaires lambdas, ils gagnent plus en dimension divine au fur et à mesure du récit.


Dans les premières parties, on les voit en compagnie de bandit voulant marchander. Ensuite, ils sont devenus des traqueurs de Hugh et de ses compagnons, devenant cette fois une menace plus grosse et avec plus d'envergure. Mais tout change au moment où Hugh en rencontre un qui l'a sauvé mais dont des hommes du comptoir ont tué par pur racisme. Hugh leur a fait comprendre qu'il est différent et en sauvent une des leurs d'un viol, ils sont devenus une menace encore bien plus abstraite et dangereuse, au point que même Hugh les craint et dont il failli y laisser sa peau (en tombant d'une falaise avec son cheval !). Et au final, il les laisse tuer John, parachevant leur rang de menace quasi intouchable


Attention, ici, tout n'est qu'interprétation afin de montrer la vraie nature de la menace qu'ils représentent. Et je trouve ça vraiment bien traiter.


Même la dernière scène où on voit Hugh qui a accompli sa vengeance et qui voit sa femme dans le lointain symbolise la nature quasi-divine des Arikaras au final



Film à oscar non, film qui aurait mérité l'oscar oui



Ce film est vraiment très bien fait et même si je trouve que Leonardo Di Caprio a mérité son oscar, je pense que le film aurait mérité au même titre que Birdman l'an dernier. Car en tant que film il est bien plus abouti que Spotlight (et je ne même parle pas de Mad Max : Fury Road qui est plus maîtrisé). Spotlight est un bon film, c'est incontestable. Mais il ne raconte pas grand chose par sa réalisation, mise à part 2 / 3 scènes. Celui-ci et Mad Max sont de bien meilleurs films car c'est avant tout du cinéma avant d'être un film. Là où Spotlight est un film mais pas du cinéma (où du moins pas totalement). Cela dit, je n'adhère pas à la théorie qu'on ait accordé l'Oscar à Leo par dépit, car l'acteur n'a plus rien à prouver. Il fait toujours une bonne performance comme à son habitude et que ses concurrents, mise à part Eddie Reydmare pour The Danish Girl et Brian Cranston dont je n'ai pas vu dans son film, auraient peu de chance de l'emporter (Matt Damon dans Seul sur Mars est sympa mais voilà et Michael Fassbender est cool dans Steve Jobs mais le rôle dans lequel il a donné plus d'intensité était dans Macbeth) Quant à Eddie, bah...il l'a eu l'année dernière ! Il fallait bien qu'il laisse de la place !

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le 28 févr. 2016

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Neo Cosmic

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