Ce film est un paquebot sur un (trop) long fleuve tranquille.
J'ai beaucoup apprécié les 30 premières minutes.
Inarritu arrive à nous faire rentrer dans ce monde très facilement. Au bout de ces trente minutes, j'en suis sorti tellement souvent ...
Quand est ce qu'il meurt bordel ?
D'accord c'est un survival. Ou presque. 20th Century Fox nous vend ça comme un film d'aventure et un western. Je n'ai vu ni l'un, ni l'autre.
C'est l’histoire (attention imbroglio) d'un trappeur qui a un fils fait avec "l'ennemi" donc il est rejeté par un de ses compagnons qui le laisse pour mort mais ils sont tous poursuivis par des Sioux et veulent tous soit des peaux, soit des chevaux, soit du fric ... (sauf le gentil revenant qui a vu Dieu et qui ne veut que venger son fils)
DiCaprio se bat avec des animaux, fait des chutes vertigineuses, affronte des tempêtes de neige et des rivières glacées mais se soigne sans problème grâce à des flash-back contemplatifs, et des petites plantes vertes, mousses et autres lychens. Rien que ça.
C'est du cinéma. Soit. Invraisemblable d'accord. Mais divertissez moi ! C'est l'histoire d'un mec qui rampe et qui bave. Disons le clairement si DiCaprio à une récompense ce sera pour un homme qui, pendant 2h00 rampe, bave, crie ; rampe, bave, crie ; rampe, bav... Le quatrième mur se tâche des sang, de bave et d'eau, pour faire plus réaliste, plus documentaire. C'est inutile. En effet, Inarritu annule cela avec des rêves oniriques remplis de symboles qui nous éloignent de la difficulté de la quête du revenant. de De plus, le contexte est au climax du cliché. Les grands méchants sioux scalpeurs de cuirs chevelus, les pas beaux canadiens immoraux, les hommes blancs barbares et assoiffés de domination. Passer du film chorale remplit d'histoires, principales et secondaires à des films de plans séquences qui ne suivent qu'une idée performative, qu'une histoire vide, mais des paysages somptueux, ça ne rassasie pas le spectateur qui vient pour être un minimum bousculé. Ce film est un paquebot de lourdes performances techniques sur un (trop) long fleuve tranquille scénaristique.
Il n'y a pas de finesse dans ce film. Les symboles sont sur exploités (escargot, lune, église, ...). Le seul véritable personnage qu'arrive à saisir Inarritu de manière remarquable (mais en trop grande quantité) c'est la nature. La nature est un des personnages du film. Mais elle ne rompt pas avec l'aspect animal de l'homme. Elle est partie intégrante de la violence du film. Le réalisateur fait plus de gros plans sur les gouttes d'eau que sur le visage de sa star : DiCaprio.
Inarritu veut se montrer maître du cinéma contemplatif. Très bien, c'est beau. Beaux paysages, belles musiques, jolis bruits. Mais les prouesses filmiques sont en trop bien souvent et rendent le film lourd et prétentieux. Inarritu se regarde filmer. De plus, je n'ai eu de plaisir à détester ou d'empathie pour aucun personnage, si ce n'est celui joué par Will Poulter.
La bande annonce promettait un rythme très soutenu. Le spectateur aura des prouesses esthétiques de plans séquences en extérieur (merci Emmanuel Lubezki) mais n'assistera qu'à une comptine sans rythme sur l'histoire d'un homme qui a perdu son fils, et qui crie dans la neige à qui le vengera.
44