Il est rare d'avoir autant de bonnes cartes en main, de démarrer avec d'aussi bons atouts et de partir autant dans le décor en foirant une à une les scènes supposées apporter de la matière à son discours.

La première moitié du film est assez classique et plante le décor: une bande de petits jeunes friqués et désoeuvrés s'accrochant à leurs privilèges et leur petit club si sélect cherche de nouveaux membres. On pressent que ce portrait n'est qu'un prétexte pour une escalade de violence, et on s'attend à un feu d'artifice qui nous clouera sur place. C'est sans compter le revirement de l'auteur et sa lâcheté en plein milieu de son oeuvre: finalement, le coté obscur d'une scène trop brutale lui fait peur et on assiste à sa fuite à reculons au bord de la falaise et son retour à un cadre politiquement correct et douillet.

Lors du traditionnel dîner devant aboutir à une tournante avec une prostituée, l'heureuse élue refuse. Vient alors aux membres du club la brillante idée d'appeler la petite amie du plus récent des membres, naïf et démuni, qui rapplique immédiatement. On s'attend alors à une scène d'agression, où la jeune fiancée sans défense serait mangée toute crue par cette meute vicieuse et affamée. Au lieu de ça, ils la laissent partir tranquillement pour qu'elle retourne étudier à la bibliothèque. (!!?)
Comprenant que la tradition ne sera pas honorée dans son aspect sexuel de groupe, la bande se met en tête de mettre à sac le lieu, conclusion habituelle de ce dîner rituel. Le propriétaire débarquant et voyant l'ampleur des dégâts se révolte, n'accepte plus l'argent comme dédommagement et se fait passer à tabac. Mais là où la scène aurait du logiquement se terminer par un point culminant ultra-violent, les membres se ravisent, se calment et vont jusqu'à se dénoncer, de la manière la plus absurde et ridicule qui soit.

L'absurdité ne s'arrête pas là: au moment de pointer le vrai coupable du doigt, les membres n'y voient pas l'occasion de se venger de la petite balance qui s'est dégonflée mais choisissent un bouc émissaire au hasard, laissant le traître quitter le club et s'en sortir indemne. (!!?)

Outre la déception générale engendrée par ce film qui aurait pu être tellement "plus", c'est la performance molle et sans saveur du casting et l'impression de s'être fait arnaqué et d'être coincé devant un film d'ados ridicule où chaque choix oscille entre absurdité et incohérence qui restent.

Pour la peine, je passe ma note de 4 à 3.
Bluemornings
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le 7 févr. 2015

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Bluemornings

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