J'ai beaucoup aimé ce film.
Sur le plan purement technique, rien à dire. J'ai trouvé la transition entre les scènes assez "brusques", vu la longueur de chaque plan. En effet, le rythme du film est très lent. Et c'est pour ça que ma note ne s'élève pas plus: J'ai, en ce qui me concerne, du mal avec l'aspect passif du format film, qui impose son rythme, ce qui a pour effet de m'extérioriser (C'est pour ça que j'accroche plus au format bande dessinée: c'est participatif et je me sens tout de suite en immersion). Ayant cette difficulté à la base, le rythme de The Rover en devenait presque insoutenable. Si c'est aussi ce qui fait la force du film, qui le rend plus réaliste et donne le sentiment de vivre l'histoire en temps réel avec les personnages, c'est aussi la raison pour laquelle je ne pourrai pas le revoir avant 20 ans sans avoir envie de casser l'écran à coups de masse.

En effet si quelques situations sont vraiment prenantes, difficile de ne pas penser à autre chose durant un plan fixe sur la tête d'un acteur qui semble s'éterniser.

Pour le duo d'acteur, et tous les rôles secondaires, je m'incline en disant bravo, car c'est bien dans des films comme celui-ci que le jeu d'acteur est primordial et crée quasiment toute l'atmosphère.

Le film a son identité: la bande son est souvent décalée avec le ton, les passages violents sont très dramatique et cocasses à la fois.

En bien des points, The Rover ne peut que faire penser à "La Route" de J. Hillcoat. Son côté lancinant, l'apocalypse dont on ignore tout, et la sensation de réalisme si forte, que ça peut le rendre à la fois génial et terriblement long.

La réflexion sur l'humain est sans doute l'âme de The Rover. À la différence de la plupart des films post-apocalyptiques, ici, il pourrait presque ne pas avoir eu d'apocalypse que ça ne changerait rien. D'ailleurs, on ignore tout de la catastrophe en question: il pourrait s'agir d'une crise économique, d'une vague de pollution, d'une maladie, etc. Surtout que, dans le désert australien, impossible d'en mesurer l'ampleur.
Le sentiment de régression est très puissant: On se dit que notre système est très fragile, que s'il s'effondrait, on aurait vite fait de retomber dans le western.
Ce qui est surprenant, c'est que le monde tourne encore avec l'argent et les corps militaires (rendant d'ailleurs ces deux institutions plus absurdes et grotesques que jamais dans le conteste).

Mis à part le héros, qui est juste très énervé, tout le monde dans ce film a l'air abruti. Croyez-moi, ça fait son charme.

Quand à la fin, elle est géniale car imprévisible, ironique, et conclut la trame avec brio (même si l'intrigue, on s'en foutait pas mal en soi).
Veather
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le 22 juin 2014

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Veather

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