Que dire sur The Ryan Initiative ? Que je suis allé voir ce film avec deux références essentielles. La première est bien évidemment la "série" initiales des films avec le personnage : A la poursuite d'Octobre Rouge, Jeux de guerre et Danger immédiat (et oublions très vite La somme de toutes les peurs pour ne garder que les bons qui m'ont réellement marqué). La seconde est la série des Jason Bourne à cause du titre français, « The Ryan Iniative », qui m'a fait terriblement penser aux titres anglais (The Bourne Identity, Supremacy, etc.) alors que cela n'est dû qu'à une fichue "mauvaise traduction" française puisque le titre original de ce film est Jack Ryan : Shadow Recruit.
Bref, si j'ai aussi pensé aux Jason Bourne, c'est parce qu'il s'agissait pour moi d'une référence assez récente de reprise d'une franchise de films d'action espionnage. Et là où The Bourne Legacy s'inscrivait dans la suite de l'histoire originelle, ici on prend tout, on efface et on recommence une nouvelle partie mais dans un monde nettement plus moderne : les racines du mal naissent du 11 septembre, le terrorisme est devenue la seule menace, l'économie globale est au cœur de tout et la technologie rend les échanges furieusement rapides et immédiats. A part ça, on garde l'ancien marine blessé dans un hélicoptère, le brillant analyste, la femme médecin et la CIA. Par contre, on lave le tout au banal : exit le mentor noir très enrobé, exit la tambouille interne de la CIA qu'on ne verra de toute façon jamais, exit l'affrontement très personnel entre le vilain et le gentil. Cela dit, même si le scénario est d'une banalité et d'une transparence quasi totale, il a le bon goût de conserver l'affrontement entre les USA et la Russie. Cela aura au moins le mérite de faire plaisir aux fans du personnage malgré le passage de la guerre froide à la guerre économique.
Voilà pour le scénario qui tient sur un timbre poste : le méchant est méchant et veut plonger les Etats-Unis dans le chaos avec ses attentats et en face, le gentil Ryan va le stopper avec son brillant cerveau et beaucoup d'action sur la fin. Mais il n'y a pas que lui qui est convenu. La bande son est gonflée aux stéroïdes. Tout dégouline d'un excès de basses pénibles parce qu'elles en font trop : non, quand on roue de coups de pieds un pauvre infirmier au sol, ça ne gronde pas comme le tonnerre. Et la façon de filmer est horriblement banale : ça secoue péniblement quand ça doit secouer, ça tourne en rond quand il faut montrer le décor et ça ne fait pas grand chose le reste du temps. Même l'action pourrait être mal fichue et poussive si le rythme ne revenait pas en force à mi-parcours pour un final trépidant (mais extrêmement prévisible).
Ajoutons à cela des acteurs tout à fait quelconques, une version française banale et nous obtenons un film d'action moderne sans grand intérêt mais pas trop mauvais qui décroche un cinq correct parce qu'il a le mérite de finir à fond les manettes et de réveiller une certaine fibre nostalgique chez moi.