The Sacrament
6.1
The Sacrament

Film de Ti West (2014)

The power of love est une chanson de Frankie goes to Hollywood étrangement absente de la bande originale de The Sacrament. Comme beaucoup d’autres et pas seulement de Frankie. J’avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Le titre aurait pourtant été parfait pour illustrer le conditionnement mental et spirituel à l’œuvre dans la secte au cœur du film. Tous les tubes d’Abba également. Pour la même raison.
Dans la jungle, un vieil obèse aux lunettes fumées dicte les lois d’une communauté de hippies en mal de repères. Le jour où certains d’entre eux décident de rompre cet isolement volontaire et de fuir les oukases arbitraires du ventripotent tyran, celui-ci considère logiquement qu’il est sans doute temps pour toutes ses ouailles de partir de façon définitive. Usant de son pouvoir de persuasion sur certains et de kalachnikovs sur d’autres, il organise au pied levé un petit goûter durant lequel sa potion magique et mortelle est obligatoire. Seuls 2 des 3 journalistes arrivés la veille pour témoigner de cette expérimentation, et accessoirement provoquer la prise de conscience fatale de certains adeptes, en réchapperont.
The Sacrament aurait pu s’appeler « The last snack » si son scénario n’était pas directement inspiré du suicide collectif de la secte de Jonestown en 1978. On perçoit dans tout le métrage la nécessité de coller à une histoire sordide ayant réellement eu lieu…Ce qui sert le film dans son assez longue première partie, dédiée à la mise en place de l’intrigue et des personnages, mais nous empêche de ressentir toute l’horreur du dénouement tant on ne parvient jamais vraiment à se départir d’un regard froid et distancié sur les événements (malgré l’intégration d’éléments dramatiques assez grossiers : une enfant battue, une femme enceinte, un nouveau né exécuté etc.). L’utilisation du found footage accentue d’ailleurs paradoxalement cet aspect d’indifférence documentée tout en ne facilitant pas la compréhension des motivations des différents protagonistes. N’en reste pas moins que le réalisateur, TI West (The house of the devil, The Innkeepers), connaît son affaire et parvient à maintenir une tension permanente nous faisant rester devant l’écran sans déplaisir. Un petit film donc, mais un petit bon film.


Pourquoi regarder : Parce que vous aviez adoré The House of the devil et qu’on a pas fini de parler de Ti West.


Pourquoi ne pas regarder : parce que Gene Jones. Il lui manque quelque chose pour incarner un gourou charismatique et effrayant.

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le 24 févr. 2016

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