A l'instar d'Inception, The Social Network ne manquera pas de marquer l'année 2010 de son empreinte. Faux documentaire sur la vraie histoire de la création de Facebook, le film tente d'humaniser les créateurs de cette gigantesque base de recensement planétaire.

LE JOUR OÙ LES GEEKS SONT SORTIS DU GARAGE (À VÉLOS)
Faire un film sur des geeks sans faire un film d'adolescents relève déjà du miracle, mais un Fincher en état de grâce réussit à créer le film d'une génération : la génération Internet.
Autant méprisée à cause de ses heures passées sur IRC au sacrifice de la ligne téléphonique familiale, que pour ses occupations pour le moins triviales ("quoi, tu fais des sites web pour t'amuser ?? Get a life!"), cette génération trouve ici ses lettres de noblesse et montre qu'elle a su changer de paradigme, dans l'indifférence quasi-générale, à l'instar du Directeur d'Harvard qui a bien du mal à garder son sérieux quand des gamins viennent l'embêter pour une querelle informatique....

LET ME CHECK YOUR MATHS ON THIS...
Ni film à charge, ni conte de l'idéal américain du self made man, The Social Network nous présente Mark Zuckerberg, à la fois héros et antihéros. Principal protagoniste du film, il est pourtant difficile de s'identifier à lui. Il est à la fois l'adolescent mutique mal dans sa peau, et le génie autoritaire et visionnaire presque malgré lui.
C'est à travers 2 procès que l'on découvre, par flashbacks, l'histoire principale. Ainsi, la création du phénomène est abordée sous différents angles qui s'entremêlent et qui s'entrechoquent, sans que cela soit brouillon. Ce qui n'est pas sans rappeler justement Inception et sa narration à plusieurs niveaux.

YOU CAN'T HAVE 500 MILLION SPECTATORS WITHOUT...
Un excellent réalisateur et un génie de scénariste ! Certes, David Fincher sort un film où son art est de se faire discret, sans coup d'éclat, si ce n'est peut-être les faux jumeaux numériques Winklevoss.
Le vraie génie de ce film, c'est évidemment Aaron Sorkin, fabuleux scénariste à l'ancienne, à qui l'on doit déjà West Wing et autres Studio 60... Pas forcément brillant sur 90 minutes si on se souvient de La guerre selon Charlie Wilson, l'auteur marque ici son grand retour, avec un film qui le propulsera assurément sur le devant de la scène (des Oscars ?).
Les personnages se construisent et construisent l'intrigue grâce à leurs abondantes lignes de dialogues, dans une formule très proche du cinéma d'hollywood des années 40/50/60. Avec une telle virtuosité que l'on est inclus dans le "club" Zuckerberg, comme on vivait à la Maison Blanche du temps de West Wing.

Sorkin déroule et vous plonge dans un univers presque familier qui risque de vous hanter quelques temps après le visionnage. Un des films de 2010

(note réhaussée d'un point)
fabprems
9
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le 17 oct. 2010

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