The Spiral
4.9
The Spiral

Film de Jôji Iida (1998)

Voici l'adaptation du roman Double Hélice, écrit par Koji Suzuki, l'auteur du roman Ring. Le projet est plus fidèle au roman que ne l'était l'adaptation de Ring par Hideo Nakata : la duplicité de Takayama, introduite dès le début de la saga par Suzuki (l'homme rêve de contempler du haut d'une colline la fin du monde, il viola une femme dans sa jeunesse...) revient ici sur le devant de la scène, alors même que le Ring de Nakata le présentait comme un ex-mari tout à fait positif voire même héroïque.


Ce soubresaut de fidélité ne va donc pas sans créer de petites incohérences avec le premier film, qui partageait en plus les mêmes acteurs... Concrètement Hiroyuki Sanada se retrouver ici à jouer un salaud alors que chez Nakata c'était un chouette type.


La fidélité n'est pas parfaite puisqu'on a d'un côté les écarts du premier film à l'intrigue de Nakata que la suite se doit d'assumer (typiquement le fait que Takayama ait été marié à l'héroïne journaliste de Ring - qui était un homme dans le roman !) et d'un autre côté d'autres "manquements" tout nouveaux, comme par exemple le fait que Mai soit fécondée par Ando lors d'une relation sexuelle et non par le simple visionnage de la vidéo comme dans le roman...


Mais de manière générale cette adaptation remet les pendules à l'heure par rapport au roman. La fin nous laisse dans la même situation que le bouquin : le couple maléfique Takayama - Sadako planifie rien moins que l'extinction de la race humaine avec la complicité complexée d'un Ando qui a retrouvé son défunt fils.


En terme de récit j'ai un autre reproche : par rapport au film Ring qui voyait les victimes apparemment "mourir de peur" face à l'apparition du fantôme de Sadako, ici on cherche à nous vendre que depuis le début de la saga les gens sont morts d'un infarctus lié à un virus. On oublie totalement le fantôme de Sadako. D'ailleurs le film ne joue plus du tout sur le registre de l'épouvante comme son aîné. Cette manière de faire table rase de la peur du fantôme me gêne un peu, même si l'éminente originalité de l'intrigue de Double Hélice est appréciable. D'ailleurs je crois bien que le fantôme et le côté "épouvante" était une invention de Hideo Nakata, ce n'était pas présent dans le roman. Donc cet échec de continuité viendrait lui aussi du renouveau de fidélité à l'écrit.


J'ai regardé ce film vraiment comme une adaptation d'un roman que j'avais lu, en espérant seulement voir représentée en image et son une histoire pré-existante dans mon esprit. Je n'avais pas les mêmes attentes que face à un film "normal", c'est-à-dire dont je ne connais pas l'histoire à l'avance.


Globalement la mise en scène de Double Hélice est tristoune. Le budget doit être faible car les plans sont souvent très resserrés. Les acteurs ne sont pas toujours très crédibles. Ce n'est pas une surprise que ce film ne soit pas rentré dans les annales. Cependant il a tout de même le mérite de transposer à l'écran une intrigue qui fut a posteriori zappée, ignorée par les différents films aussi bien américains que japonais.


C'est d'ailleurs bien dommage que personne n'ait adapté le troisième roman, La Boucle...

Pedrof
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le 27 janv. 2018

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