Franck Miller est de retour dans The Spirit. Avec son esthétisme si particulier. On reconnaît sa pâte immédiatement. Celle qui avait fait le succès de Sin City et que l'on sentait respirer derrière le film 300 dont il est était le producteur exécutif. Cette fois encore, Miller s'attaque à l'adaptation d'un comic book. Ces bandes dessinées américaines ne sont pas seulement habitées par Superman et Spiderman. Des personnages plus singuliers comme The Spirit en sont aussi les héros.
Créé par Will Eisner, ce Spirit saute d'immeuble en immeuble, certes, mais pas en collant rouge et bleu, lui. Non, le Spirit, il a la classe : chapeau mou, impair noir, et cravate rouge. Avec un petit bandeau noir sur le visage, juste ce qu'il faut pour recouvrir les yeux. Ces aventures se déroule dans un métropole américaine des années 50 : égouts fumants, brouillard, sirènes hurlante, et commissaire à l'ancienne, mal rasé, style alcoolo mais pas trop, genre femme partie et marié à son métier. Le Spirit, lui, les femmes, il les fait craquer avec sa voix monocorde, et son menton carré. Et ça lui plaît.

Femmes et démesure

Les femmes, c'est même comme qui dirait son point faible. Et ça, son ennemi juré, Octopus l'a bien compris. Un super-villain à la réplique cinglante mais toujours drôlatique. Il exagère tout : ses ambitions, sa gestuelle, ses expériences machiavéliques. On ajoute au milieu de tout cela une voleuse attirée par tout ce qui brille, et un trésor convoité. Et on obtient la trame du film de Franck Miller.
Les fans des super héros classique passeront certainement leur chemin. Ceux de l'œuvre originale de Will Eisner, seront sans doute un peu décontenancés, tant le réalisateur s'applique à déstructurer l'œuvre originale en se l'appropriant. Les autres s'attarderont à décortiquer l'esthétique saisissante du film de Franck Miller. Moitié noir et blanc, moitié couleurs, moitié film, moitié bande dessinée animée, on finit par ne plus bien savoir. Sin city en moins trash diront certains. Si les dialogues, ni le scénario d'ailleurs, ne resteront pas dans les mémoires, certains plans, en revanche, sont de toute beauté et les acteurs prennent un malin plaisir à jouer leurs personnages totalement décalés et excessifs en tout. Au premier rang desquels Samuel L. Jackson, décidément très bon dans les rôle de bad guy. La sulfureuse Eva Mendes n'est pas en reste.
Au final, The Spirit se présente comme une vraie curiosité, un roman graphique cinématographique... Un délire esthétique en total décalage avec le genre. Si l'on n'est pas en face du film du siècle, loin de là, difficile de nier sa totale réussite ésthétique.
Mjoln
7
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le 28 déc. 2010

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