Le principal défaut de The Square réside dans sa propension à tourner en dérision des procédés relatifs à l’art contemporain tout en les adoptant comme structure autant dramatique qu’esthétique. L’ensemble est figé tel un polar suédois, joue sur les mouvements créés à partir de formes géométriques censées traduire l’inhumanité des constructions humaines pourtant bâties pour rapprocher les êtres – notamment l’escalier. Surtout, il s’auto-convainc de constituer un scandale sans jamais mener les germes du scandale à leur terme, de sorte à construire un ensemble aussi vide que les salles du musée. À la fois trop près de l’art et trop éloigné de l’art – non sans une certaine misanthropie –, The Square manque l’art. Ne restent aussitôt que de très belles compositions de plans, ainsi que d’excellentes performances d’acteurs qui méritent, à eux seuls, le visionnage d’un film souvent ennuyeux. On attendait un vertige ; pas de chance, tout est contemplé depuis une plate-forme de verre qui empêche les accidents et reflète l’ego du cinéaste.
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