The Square c’est une succession de scénettes qui tournent autour de la même idée : l’hypocrisie d’une certaine élite de gauche, qui préfère se pâmer sur des installations artistiques contemporaines qui dégueulent de bons sentiments, plutôt que d’être ancré concrètement dans le monde, et de s’engager à un niveau individuel. Une fois que tu as compris ça, tu rigoles franchement à quelques situations bien trouvées (ça fait toujours du bien de se moquer de tas de gravier surveillé par un gardien de musée consciencieux) mais tu n’apprends pas grand chose.
Il manque du liant entre les scènes pour que le propos soit percutant : à la fin du film, je pourrai énumérer une dizaine de passages qui m’ont semblé vains, voire prétentieux, tant ils ne sont que des variations autour du même thème, sans progression. Oui notre civilisation d’occidentaux gâtés est égocentrique et névrosée, enchaîner des actes tantôt verbeux, tantôt surréalistes, tantôt ennuyeux sur 2h20 ne m’a pas fait prendre plus conscience de cet état de fait. Et la solution ne vous sera pas donnée. L’ironie de tout ça, c’est d’être adoubé à Cannes et marketé pour plaire à l’intelligentsia de gauche, la boucle est bouclée !