J'ai l'impression que Ruben Östlund prend un vrai plaisir à filmer des bourgeois avec leurs petits principes, leur petite morale, pour finalement les confronter à la réalité et montrer à nous spectateurs, l'étendue de leur médiocrité. Et c'est tous simplement savoureux de voir un directeur d'exposition d'art moderne et père de famille, qui nous fait la morale sur la perte de notre confiance envers autrui, pour finalement nous révéler à quel point il est matérialiste. On lui vole un portable, il le trace, il tombe sur un immeuble, il ne sait pas dans quel appartement vit le voleur, que fait-il? Il poste rapidement à chaque porte une lettre de menace. La scène est à la fois gênante et savoureuse. On le voit arrivé fièrement en voiture avec la musique à fond et son pote qui lui dit on va se faire justice, pour finalement arrivé et se refroidir un peu, son pote qui l'avait promis de l'accompagner décide d'attendre dans la voiture.
Le film est tout simplement jubilatoire, et je pourrais encore continuer à énumérer d'autre scène de ce genre dans le film. La réalisation de Ruben Östlund est très lente, les cadres bougent peu et durent, et à travers cette mise en scène, le réalisateur met en place des scènes à la fois dérangeantes et comiques. Ces scènes dures et on a l'impression que le comique s'arrête à la frontière du malsain, comme s'il ne fallait pas continuer plus loin.
Le héros connaît certes une rédemption, mais ces jeunes filles connaissent cet aspect de lui, et le film se finit sur un moment de gène.