Le cinéma sud-coréen a décidément un bien bel avenir devant lui et The strangers en est une éclatante illustration. Un film fleuve, qui s’amuse à brouiller les pistes, comme pour mieux nous réconcilier avec un cinéma de genre difficile à maîtriser. Une pièce faite de contradictions, de déroutes et de personnages d’une étonnante noirceur. Pas étonnant que ce cinéma parvienne sans mal à concilier les codes du genre et une maîtrise moderne de ses thèmes plus traditionnels (chamanisme, croyances et rumeurs ancestrales etc.).
The strangers n’est pas un film comme les autres, et c’est en cela qu’est sa force. Ses personnages, complexes, sont à la fois terriblement humains et audacieusement charismatiques. Leurs faiblesses, leurs évolutions et leurs choix portent en creux une critique plus profonde de la société coréenne, tendue entre le monde moderne et ses croyances ancestrales.
Ce film, doté d’un scénario complexe, évoque également la peur de l’étranger, de l’inconnu mais également celle d’un mal plus interne, profond et incurable.
The strangers est une belle prouesse scénaristique alliée à la beauté des plans typiques du cinéma asiatique. Une image très lisse, tendant presque à la perfection, dans laquelle les pions humains se disposent face au Mal, figure terrifiante de l’inattendu et des peurs profondes. Une oeuvre à découvrir en ce qu’elle propose une vision toujours renouvelée du cinéma d’horreur. Entre folie meurtrière et tension maléfique, le récit est virtuose.
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