Comme beaucoup ces dernières années, j'ai découvert avec intérêt, puis passion, la vague de films coréens des années 2000. Après les visionnages des immanquables Memories of Murder de Bong Joon-Ho ou la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook, j'ai découvert The Chaser dont le rythme et l'immersion confirme le talent de plusieurs grands réalisateurs coréens pour le thriller, et en particulier celui de Na Hong-jin.
Dès lors, lorsque j'ai entendu parler - et en bien - de The Wailing (ou The Strangers chez nous), j'étais impatient de voir si ce réalisateur pouvait réitérer la performance réalisée 8 ans plus tôt. Et clairement pour moi la réponse est oui.
Après une première partie rappelant par de nombreux aspects son glorieux prédécesseur de 2003 (ne serait-ce que son principal protagoniste qui rappelle furieusement le personnage magnifiquement interprété à l'époque par Song Kang-Ho), le film bascule dans une seconde partie dans un mélange entre enquête, mystique et course contre la montre. Le sentiment de perte de repères est constant et le réalisateur semble jouer avec nos pensées et nos nerfs, en amenant de nouvelles pistes pour mieux nous faire douter la scène suivante.
La fameuse confrontation chamanique est ainsi un petit bijou et sans doute le point d'orgue du film, maintenant une tension constante et un mélange d'émotion parfaitement symbolisé par le point de vue du personnage joué par Kwak Do-won.
Porté par un casting très efficace, du charismatique Jun Kunimura à la surprenante Kim Hwan-hee (et oui des enfants acteurs convaincants, c'est possible lorsqu'ils sont correctement dirigés), le film parvient à conserver un rythme qui m'a maintenu en haleine malgré les 2h30. Et si l'enchainement de twists pourra en rebuter certains, la réalisation intense et sans concession, la photographie soignée et le montage efficace prouvent selon moi que l'on a sous les yeux l'un des meilleurs films de l'année 2016. Et confirment l'excellence du cinéma coréen dans le domaine les thrillers, encore une fois.